(JED/IFEX) – Michel Mutabesha Bakuza, reporter à la station provinciale de la chaîne publique RTNC (Radiotélévision nationale congolaise), émettant à Goma, capitale de la Province du Nord Kivu (est de la RDC), a été suspendu, le 8 mai 2007, par Gabriel Lukeka, directeur provincial de la RTNC/Goma. Il est reproché au journaliste d’avoir diffusé, au […]
(JED/IFEX) – Michel Mutabesha Bakuza, reporter à la station provinciale de la chaîne publique RTNC (Radiotélévision nationale congolaise), émettant à Goma, capitale de la Province du Nord Kivu (est de la RDC), a été suspendu, le 8 mai 2007, par Gabriel Lukeka, directeur provincial de la RTNC/Goma.
Il est reproché au journaliste d’avoir diffusé, au cours du journal parlé du 6 mai 2007, une interview du général dissident Laurent Kunda Batware, (ex-chef de guerre basé dans le territoire de Masisi, à 75 km de Goma). Le général Kunda a déclaré au cours de cette interview être déçu par le processus du mixage de sa milice et de l’armée nationale. Il a également dit être prêt à retirer ses hommes des Forces armées de la RDC (FARDC) au motif que la logistique n’a pas été suivie et qu’une partie de ses hommes reste encore non mixée.
Pour le directeur provincial de la RTNC/Goma, qui aurait subi beaucoup de pressions, cette interview du général dissident va à « l’encontre de la ligne éditoriale de la RTNC, qui doit préserver les intérêts du gouvernement ».
JED se dit choquée et scandalisée par la suspension d’un journaliste qui n’a fait que son travail en donnant la parole à un homme qui fait l’actualité depuis des années et avec lequel le gouvernement congolais a négocié la réintégration des troupes.
JED demande à Emmanuel Kipolongo, administrateur directeur général de la RTNC, de casser cette décision non justifiée prise par son représentant à Goma ainsi que toutes les actions disciplinaires engagées contre d’autres journalistes de la RTNC/Goma dans le cadre de la même affaire.
JED rappelle que la RTNC est un média public par vocation dont la ligne éditoriale ne saurait être mise au service de la sauvegarde des intérêts du gouvernement. Donner la parole à un des acteurs de la crise congolaise n’est ni une faute professionnelle ni un délit.