(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Eddington Varmah, RSF a protesté contre l’interpellation d’un journaliste de la radio privée DC 101.1. RSF a demandé au ministre de saisir les autorités compétentes afin de procéder à la libération immédiate de T-max Jlateh, présentateur de l’émission « DC Talk ». « A notre connaissance, aucun […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Eddington Varmah, RSF a protesté contre l’interpellation d’un journaliste de la radio privée DC 101.1. RSF a demandé au ministre de saisir les autorités compétentes afin de procéder à la libération immédiate de T-max Jlateh, présentateur de l’émission « DC Talk ». « A notre connaissance, aucun appel à la violence n’a été proféré sur les ondes de cette radio et rien ne saurait justifier la détention de ce journaliste qui n’a fait qu’exercer son droit à informer ses concitoyens », a expliqué Robert Ménard, le secrétaire général de RSF. « Les autorités du Liberia doivent accepter que les médias reflètent tous les points de vue de la population, aussi critiques soient-ils », a précisé le secrétaire général.
Le 17 septembre 2001, selon les informations recueillies par RSF, la police de Monrovia a investi les locaux de la station privée DC 101.1. Les forces de l’ordre ont demandé au personnel de quitter les lieux et ont stoppé immédiatement la retransmission des programmes. La radio a été accusée d’avoir diffusé des propos « antiaméricains » dans le cadre de l’émission « DC Talk ». Des auditeurs qui réagissaient aux attentats du 11 septembre aux Etats-Unis avaient affirmé, en direct, qu’il était « temps pour ce pays de souffrir pour ce qu’il avait fait aux autres peuples ». Un autre auditeur avait ajouté : « Si nous devons condamner les actes de terrorisme, nous devons aussi condamner les Etats-Unis qui soutiennent la plupart des terroristes dans le monde aujourd’hui ». Un dernier avait expliqué que les Etats-Unis « recevaient la monnaie de leur pièce ».
Les policiers ont également interpellé Jlateh, le présentateur de cette émission. Le chef de la police, Paul Mulbah, a déclaré que « seuls des islamistes fondamentalistes pouvaient tenir de tels propos ». Il a ajouté que le gouvernement ne tolérerait pas que « quiconque tente de détruire les bonnes relations entre les Etats-Unis et le Liberia ». Le gouvernement a diffusé un communiqué de presse expliquant que cette décision avait été prise pour des raisons de « sécurité nationale ».
Le 18 septembre, à la suite d’un accord entre le directeur de DC 101.1 et le ministre de la Justice, la radio a été autorisée à émettre à nouveau. En revanche, Jlateh est toujours détenu dans les locaux du ministère de la Justice, sans avoir le droit de recevoir des visites. D’après la loi libérienne, il doit être présenté devant un juge dans les quarante-huit heures qui suivent son interpellation.