Le directeur de Radio Liberté a déclaré avoir reçu l’autorisation d'installer l'émetteur en vue de reprendre éventuellement les activités.
(JED/IFEX) – Kinshasa, le 28 mai 2012 – Journaliste en danger (JED) accueille avec satisfaction la nouvelle de la libération, samedi 26 mai 2012 vers 17 heures locales, de Pili Pili Kasaï, journaliste à la Radio Liberté, une chaîne privée émettant à Butembo, troisième ville de la province du Nord-Kivu (Est de la RDC) ainsi que de la restitution par l’auditorat militaire de Butembo du matériel confisqué de la chaîne, notamment son émetteur. Mais la reprise des émissions de la chaîne reste suspendue à la levée de la suspension par le maire de la ville.
Contacté par JED, Ulriche Muhindu, directeur de Radio Liberté a déclaré qu’ils ont reçu de l’auditorat militaire l’autorisation d’installer l’émetteur en vue de reprendre éventuellement les activités. « Le matériel de la chaîne nous a été restitué en l’absence du maire de la ville qui est malade. Mais on nous a fait savoir qu’avant de reprendre effectivement les activités de la chaîne, nous devons attendre la levée de la mesure de suspension par le maire de la ville », a ajouté Muhindo.
La Radio Liberté de Butembo a été suspendue pour trois mois sur une décision de M. Sikuli Masaka, maire de la ville qui l’accusait d’avoir diffusé des informations de nature à démobiliser les troupes de l’armée régulière qui s’affrontent à des mutins des FARDC.
Dans la foulée de cette fermeture, le journaliste Pili Pili a été arrêté, dimanche 13 mai 2012, à son domicile pour avoir interviewé au téléphone, quatre jours avant, le général La Fontaine et le colonel Kahasa, respectivement chef de la milice dénommée Patriotes Résistants Congolais (PARECO) et ancien officier des FARDC en défection qui ont annoncé leur intention de combattre l’armée régulière afin de contrôler certains territoires de la province.
Le même jour, les installations de la Radio Liberté ont été quadrillées par plusieurs éléments des Forces Armées de la RDC (FARDC), de la police nationale congolaise et de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) qui ont emporté l’émetteur de la chaîne et le groupe électrogène avant de procéder à l’arrestation pendant quelques heures de huit journalistes trouvés sur les lieux.