(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au nouveau Premier ministre somalien, Ali Mohammed Geedi, RSF a demandé que le journaliste Abdiqani Sheik Mohamed soit autorisé à retourner travailler dans la région de Middle Shabelle, où un grave incident l’a opposé aux autorités locales au mois de septembre 2004. Rappelant que, début novembre, un courrier privé […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au nouveau Premier ministre somalien, Ali Mohammed Geedi, RSF a demandé que le journaliste Abdiqani Sheik Mohamed soit autorisé à retourner travailler dans la région de Middle Shabelle, où un grave incident l’a opposé aux autorités locales au mois de septembre 2004.
Rappelant que, début novembre, un courrier privé avait déjà été adressé en ce sens au chef local Mohamed Omar Habeb, dit « Mohamed Dhere », RSF a déploré n’avoir pas reçu de réponse à sa requête. « Connaissant l’autorité dont vous jouissez auprès de Mohamed Omar Habeb, Reporters sans frontières souhaite donc vous demander de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour permettre à Abdiqani Sheik Mohamed de retourner à Johwar et de reprendre son travail en sécurité, et cela de manière inconditionnelle », a ajouté l’organisation dans sa lettre au Premier ministre des autorités de transition somaliennes, siégeant provisoirement en exil, à Nairobi, au Kenya.
Selon des sources à Mogadiscio, Mohamed a récemment reçu une offre de conciliation des autorités de Jowhar, ne l’autorisant à revenir travailler qu’à condition de signer une demande officielle d’amnistie. « Or, à nos yeux, ce journaliste n’a commis aucune faute nécessitant une quelconque amnistie », a conclu RSF dans sa lettre à Geedi.
Le différend a commencé le 26 septembre, lorsque le journaliste a rapporté sur les ondes de Radio Banadir, l’un des médias qui l’emploie, que les anciens de la communauté avaient demandé aux responsables d’une mosquée de la ville de se démettre au profit d’une nouvelle direction ayant leur agrément et celui des autorités locales. Après la diffusion de son reportage, Mohamed a été interpellé et brutalisé par des miliciens fidèles à Dhere, sur la route principale de Jowhar. Les cinq hommes l’ont sévèrement battu, avant de le relâcher. Le lendemain, le porte-parole de Dhere a publié un décret stipulant que Mohamed n’était « plus reconnu » et qu’il lui était désormais « interdit » d’exercer son métier, faute de quoi l’administration de la région de Middle Shabelle considérerait qu’elle a été « attaquée ». Depuis cette date, le journaliste est réfugié à Mogadiscio.
Or, Dhere est un proche du nouveau Premier ministre. Membre du même sous-clan, il avait accepté de démissionner de son poste de député, de manière à permettre à Geedi de prendre sa place et d’être ainsi élu à la Primature.