Dédé Ilunga a été accusé d'"inciter la population à la rébellion" et de rouler pour l'opposition pour avoir critiqué les "cinq chantiers" du chef de l'État, Joseph Kabila.
(JED/IFEX) – Journaliste en danger (JED) dénonce vigoureusement la séquestration dans les locaux de la police nationale congolaise de Dédé Ilunga, journaliste à Radio Océan, une station communautaire émettant à Fungurume, une cité située à 75 kms de Likasi, deuxième ville de la province du Katanga, au sud-est de la RDC. Ilunga a été détenu pendant 17 jours avant d’être libéré le 22 septembre 2011 dans la matinée.
Ilunga a été arrêté sans mandat, lundi 5 septembre 2011 vers 15 heures, en cours de route par des agents des services spéciaux de la police qui l’ont conduit manu militari dans leur cachot. Ilunga a été accusé d' »inciter la population à la rébellion » et de rouler pour l’opposition.
Selon les informations recueillies par JED, Ilunga aurait, au cours d’une émission intitulée Oasis, critiqué les cinq chantiers (ndlr : programme d’action) du chef de l’Etat, Joseph Kabila, candidat à sa propre succession.
Contacté par JED, mercredi depuis sa cellule, Ilunga a déclaré qu’il a été longuement entendu, lundi 12 septembre, sur procès-verbal au parquet secondaire de Lubudi autour de cette émission. « Mon dossier a été transféré au tribunal de paix de Fungurume. Mes avocats ont demandé, mardi 20 septembre, ma libération puisque mon dossier est vide », a ajouté Ilunga.
Sans entrer dans le fond de l’affaire, JED condamne sans réserve la détention illégale et prolongée de Dédé Ilunga, qui constitue une grave violation de la liberté de la presse et une preuve de plus de l’intolérance politique en cette période électorale.