(RSF/IFEX) – RSF s’est inquiétée de la détention arbitraire de Kadima Mukombe, journaliste et animateur de Radio Kilimandjaro, à la prison centrale de Tshikapa, dans le sud du pays, depuis un mois. L’organisation demande aux autorités de tout mettre en oeuvre pour sa libération immédiate et de sanctionner les responsables de son arrestation. Selon RSF, […]
(RSF/IFEX) – RSF s’est inquiétée de la détention arbitraire de Kadima Mukombe, journaliste et animateur de Radio Kilimandjaro, à la prison centrale de Tshikapa, dans le sud du pays, depuis un mois. L’organisation demande aux autorités de tout mettre en oeuvre pour sa libération immédiate et de sanctionner les responsables de son arrestation. Selon RSF, le journaliste n’a fait qu’exercer son métier, et rien ne justifie sa détention prolongée.
Mukombe est emprisonné dans des conditions très difficiles, depuis le 31 décembre 2002, sans avoir été jugé. Lors de son interpellation, il a reçu une cinquantaine de coups de fouet, puis a été tondu avec une lame de rasoir usagée. Dans sa cellule, le journaliste est en compagnie de militaires déserteurs et de criminels de droit commun qui le menaceraient quotidiennement.
Selon les informations recueillies par RSF, Mukombe est accusé « d’outrage à l’armée ». Dans son émission du 30 décembre, le journaliste avait critiqué des responsables militaires locaux, les accusant de devenir négociants de diamants, au détriment de l’encadrement de leurs troupes qui en profitent pour spolier les biens de la population. Pour illustrer ses propos, le journaliste avait interviewé des ouvriers dans des mines d’extraction de diamants. Ces derniers dénonçaient le harcèlement dont ils sont l’objet de la part de certains militaires.
Mukombe avait déjà été brièvement interpellé, le 23 décembre, par des membres de l’Agence nationale des renseignements pour avoir dénoncé, dans l’une de ses émissions, la pauvreté dans laquelle vivent les populations de Tshikapa, alors que des milliers de carats de diamants sont exploités quotidiennement dans cette ville. Il avait été libéré le jour même et contraint de signer un engagement lui demandant de ne plus « monter la population contre l’autorité établie ».
RSF avait déjà exhorté les autorités, le 3 janvier 2003, à tout mettre en oeuvre pour la libération du journaliste.