(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Premier ministre de l’État du Karnataka, S. M. Krishna, RSF a demandé à être informée des raisons exactes de la détention du journaliste Sivasubramanian, accusé de soutenir le bandit Veerappan. RSF craint que le journaliste ait été maltraité par la police pour obtenir des aveux. « Si l’arrestation de […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Premier ministre de l’État du Karnataka, S. M. Krishna, RSF a demandé à être informée des raisons exactes de la détention du journaliste Sivasubramanian, accusé de soutenir le bandit Veerappan. RSF craint que le journaliste ait été maltraité par la police pour obtenir des aveux. « Si l’arrestation de Sivasubramanian est liée à ses activités professionnelles, nous vous demandons de tout mettre en oeuvre pour que le journaliste soit libéré dans les meilleurs délais », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Selon les informations recueillies par RSF, Sivasubramanian, journaliste pour le magazine en tamoul « Nakkeeran », a été kidnappé par des inconnus, le 20 novembre 2001, à Salem, ville de l’État du Tamil Nadu (sud du pays). Après que le rédacteur en chef de « Nakkeeran », R. Gopal, eut déposé une demande d’habeas corpus pour obtenir une libération de son reporter, la police de l’État du Karnataka a annoncé que le journaliste avait été arrêté pour ses « voyages suspects » en possession de « gadgets électroniques » dans cet état du sud-ouest de l’Inde. Il a donc été détenu dans un premier temps au nom des articles 212 et 34 du Code pénal indien, deux charges permettant une libération sur caution. Suite à de nouvelles interventions du directeur de « Nakkeeran », Sivasubramanian a été inculpé en vertu de la loi sur les armes (Arms Act) et il ne peut plus être libéré sous caution. Personne n’a été autorisé à le voir depuis son enlèvement. Sivasubramanian est désormais accusé de « soutien » au bandit Veerappan et de « possession illégale d’armes et d’explosifs ». La Special Task Force (forces spéciales de sécurité) aurait en effet saisi le 22 novembre des armes, des munitions, des explosifs ainsi que du matériel électronique, suite à des aveux du journaliste. Selon Gopal, Sivasubramanian aurait été torturé pour livrer ces informations, à partir desquelles la police a fondé les nouveaux chefs d’inculpation.
Le journaliste est détenu par la Special Task Force de l’État du Karnataka et personne n’a été autorisé à lui rendre visite.
Sivasubramanian est connu pour avoir été le premier journaliste à interviewer le célèbre bandit indien Veerappan qui échappe à la police depuis quinze ans. Il a également joué un rôle majeur dans les négociations pour la libération d’otages, notamment l’acteur Rajkumar, détenus par le bandit. Mais selon Gopal, son arrestation pourrait être liée à une série d’articles consacrée aux exactions, notamment contre des femmes, commises par la Special Task Force, durant la traque de Veerappan.