Dodojon Atovulloev est un personnage connu pour ses prises de position très critiques à l’égard des autorités tadjikes, et les sérieuses menaces dont il fait l’objet ont conduit l’Allemagne à lui accorder le statut de réfugié politique.
(RSF/IFEX) – Le 13 janvier 2012 – Reporters sans frontières est choquée par la violente agression du journaliste tadjik Dodojon Atovulloev à Moscou, et appelle la police russe à mettre tous les moyens pour identifier l’exécutant et les commanditaires de cet acte.
« Toutes les pistes doivent être sérieusement envisagées, en tenant compte des activités professionnelles du célèbre journaliste d’opposition. Dodojon Atovulloev est un personnage connu pour ses prises de position très critiques à l’égard des autorités tadjikes, et les sérieuses menaces dont il fait l’objet ont conduit l’Allemagne à lui accorder le statut de réfugié politique. Ses activités politiques au sein du mouvement ‘Vatandor’ lui valent également de nombreux adversaires », a rappelé l’organisation.
Le 12 janvier 2012, entre 21h et 22h, le journaliste d’opposition tadjik a été poignardé à deux reprises à la poitrine par un inconnu, alors qu’il se trouvait dans un restaurant du centre de Moscou. Son agresseur a pris la fuite. Transféré aux urgences, Dodojon Atovulloev a été opéré avec succès et se trouverait à présent hors de danger.
La police a ouvert une enquête pour « dommage corporel sévère et prémédité » (article 111 §1 du code pénal). Le ministère de l’Intérieur a confirmé l’arrestation ce matin d’un citoyen tadjik de 23 ans, mais il est trop tôt pour affirmer qu’il s’agit de l’agresseur.
Dodojon Atovulloev est le fondateur et rédacteur en chef du mensuel d’opposition tadjik Tcharogui Ruz (« Lumière du jour »). Premier titre privé au moment de l’indépendance du Tadjikistan, il s’est fait connaître pour ses dures critiques à l’égard du pouvoir du président Emomali Rakhmon. Menacé de mort et objet de nombreuses poursuites judiciaires, le journaliste a été contraint de quitter son pays en 2001 et vit entre Hambourg et Moscou, où est désormais basée sa rédaction. Il y a encore quelques mois, la justice tadjike avait adressé une demande d’extradition à Moscou, qui l’avait rejetée.