(RSF/IFEX) – « Les principales organisations internationales de défense de la liberté d’expression ont dénoncé la répression actuelle à l’encontre des journalistes népalais. Mais votre gouvernement reste sourd à ces appels », a affirmé Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans une lettre adressée au Premier ministre népalais, Sher Bahadur Deuba. RSF a protesté contre la détention […]
(RSF/IFEX) – « Les principales organisations internationales de défense de la liberté d’expression ont dénoncé la répression actuelle à l’encontre des journalistes népalais. Mais votre gouvernement reste sourd à ces appels », a affirmé Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans une lettre adressée au Premier ministre népalais, Sher Bahadur Deuba. RSF a protesté contre la détention prolongée de Prem Bastola, correspondant du « Blast Times Daily ». « On ne peut que condamner cette détention et les mauvais traitements subis par ce journaliste, qui confirme le Népal, avec 37 professionnels de l’information détenus, dans sa triste position de plus grande prison du monde pour les journalistes », a ajouté Ménard. « Si ce journaliste a été arrêté pour ses articles, il est du devoir de votre gouvernement de le libérer immédiatement. De même pour les autres reporters dont certains ont été torturés et arrêtés en tout illégalité », a conclu Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, Bastola est détenu depuis le 6 mai 2002 dans la prison de Biratnagar (plus de quatre cents kilomètres au sud-est de Katmandou). Il a été arrêté par les forces de sécurité à son domicile de Haraicha (un petit village dans l’est du pays). Selon l’hebdomadaire « Jana Aastha » qui a rapporté cette information, Bastola a écrit de nombreux articles sur les combats entre les maoïstes et les forces de sécurité, notamment dans une publication locale dont il est le directeur. Mais selon ses collègues, il n’a jamais soutenu le mouvement maoïste, considéré comme « terroriste » par le gouvernement. Bastola aurait été obligé de signer, sous la menace d’une arme, une lettre dans laquelle il reconnaissait avoir pris des photographies lors de meetings maoïstes. Au préalable, le journaliste avait été violemment frappé par les forces de sécurité qui l’interrogaient. Des membres importants du Parti du Congrès, des représentants de la Fédération des journalistes népalais (FNJ) et des responsables du « Blast Times Daily » se sont mobilisés pour sa libération. Mais sans succès.
RSF a rendu public, le 16 avril, un rapport de mission d’enquête, « Les conséquences sur la liberté de la presse de quatre mois d’état d’urgence et de lutte contre le terrorisme maoïste », disponible sur le site www.rsf.org.