(RSF/IFEX) – Jean-Pierre Tuquoi, journaliste du quotidien français « Le Monde », s’est vu refuser l’entrée sur le territoire tunisien le 16 mai 2002. « En l’espace d’un mois, le régime tunisien s’en est pris à deux journalistes étrangers. Il est honteux de prendre une telle mesure à quelques jours du référendum sur la réforme de la Constitution […]
(RSF/IFEX) – Jean-Pierre Tuquoi, journaliste du quotidien français « Le Monde », s’est vu refuser l’entrée sur le territoire tunisien le 16 mai 2002. « En l’espace d’un mois, le régime tunisien s’en est pris à deux journalistes étrangers. Il est honteux de prendre une telle mesure à quelques jours du référendum sur la réforme de la Constitution et alors que de nombreux journalistes étrangers s’apprêtent à couvrir l’événement », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Hedi M’henni. Le même jour, RSF avait présenté, à Paris, « Tunisie, le livre noir » (Editions La Découverte), ouvrage rassemblant de nombreux rapports d’organisations de défense des droits de l’homme sur les violations commises en Tunisie.
Selon les informations recueillies par RSF, Tuquoi, journaliste spécialisé sur le Maghreb au quotidien français « Le Monde », a été refoulé à l’aéroport de Tunis-Carthage alors qu’il était venu couvrir le référendum sur la Constitution qui se tiendra le 26 mai. Tuquoi « s’est toujours illustré par sa mauvaise foi systématique et manifeste, ses invectives et son hostilité déclarée à l’égard de la Tunisie et son acharnement à lui nuire », ont affirmé les autorités tunisiennes dans un communiqué officiel adressé à l’Agence France-Presse.
Tuquoi est l’auteur, avec Nicolas Beau, de « Notre ami Ben Ali : l’envers du ‘miracle tunisien' » (La Découverte), paru en 1999. Cet ouvrage avait montré, pour la première fois, la face cachée du régime tunisien en pointant du doigt son système répressif et ses dérives maffieuses. Depuis la publication de ce livre, le journaliste n’était pas retourné en Tunisie. Les autorités de Carthage censurent régulièrement « Le Monde » lorsqu’il contient un article critique à l’égard du régime tunisien.