(JED/IFEX) – Pierre Sosthène Kambidi, correspondant permanent du quotidien « Le Phare » à Tshikapa (province du Kasai occidental, centre de la République démocratique du Congo), est détenu à la prison centrale de cette localité depuis le 20 août 2000. Interpellé dans un premier temps au poste local de l’Agence nationale de renseignements (ANR), Kambidi a été […]
(JED/IFEX) – Pierre Sosthène Kambidi, correspondant permanent du quotidien « Le Phare » à Tshikapa (province du Kasai occidental, centre de la République démocratique du Congo), est détenu à la prison centrale de cette localité depuis le 20 août 2000.
Interpellé dans un premier temps au poste local de l’Agence nationale de renseignements (ANR), Kambidi a été transféré, 24 heures après, à la Prison centrale de Tshikapa. Le mandat d’arrêt provisoire sous lequel le journaliste est détenu a été signé par le magistrat Gaston Blaise Misenga.
Les raisons de cette arrestation n’ont pas été révélées. Toutefois, dans une lettre du 9 septembre adressée à JED, Kambidi estime que son arrestation est liée à sa collaboration avec le journal « Le Phare », que certaines autorités de la place qualifient de « journal rouge », c’est-à-dire proche de l’opposition.
Le journaliste croit également que son arrestation est en rapport avec un article qu’il a publié en 1999 et qui mettait en cause un magistrat de Tshikapa dans une affaire de pierres précieuses.
Dans sa lettre, Kambidi soutient que les conditions dans lesquelles il est détenu sont inhumaines. Il affirme qu’il est enfermé dans une cellule de trois mètres sur quatre avec 56 autres détenus, parmi lesquels de nombreux militaires qui fument du chanvre et torturent les prisonniers civils. Il ajoute: « Nous dormons nus sur des morceaux de cartons (…). Alors que la prison se trouve à moins de dix mètres de la rivière Kasai, se laver, pour un prisonnier, est un véritable luxe ».
Kambidi craint pour sa vie car la trentaine de ses co-détenus militaires seraient en train de préparer une mutinerie. Il n’a pas de droit de visite et la lettre qu’il a adressée à JED a été rédigée dans les toilettes avec la complicité d’un gardien à qui il avait remis un peu d’argent.
Le magistrat qui instruit le dossier de Kambidi conditionne sa mise en liberté provisoire par le paiement d’une caution de l’équivalent en francs congolais de 200 dollars américains. Mais Kambidi refuse de céder à ce qu’il considère comme un chantage.