(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Amos Wako, RSF s’est inquiétée de l’état du photojournaliste Wallace Gichere, admis à l’hôpital de Nairobi le 15 juillet 2002, au huitième jour de sa grève de la faim. Gichere réclame depuis 1991, date de sa défenestration par la police et depuis laquelle il […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Amos Wako, RSF s’est inquiétée de l’état du photojournaliste Wallace Gichere, admis à l’hôpital de Nairobi le 15 juillet 2002, au huitième jour de sa grève de la faim. Gichere réclame depuis 1991, date de sa défenestration par la police et depuis laquelle il est paralysé, le versement de compensations. RSF a demandé à Wako de veiller à ce que les indemnités dues à Gichere lui soient versées dans les plus brefs délais. « Nous vous tiendrions pour responsable s’il arrivait quoi que ce soit à M. Gichere. Il est de votre devoir de rendre justice et de réparer cette grave bavure », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation.
D’après les informations de RSF, Gichere a entamé une grève de la faim le 7 juillet pour « manifester sa frustration et ses souffrances ». Au huitième jour de sa grève de la faim, inconscient, il a été transporté à l’hôpital. En 1991, Gichere, alors photographe en chef du « Kenya Times », publication du parti au pouvoir, avait été défenestré du quatrième étage par quinze agents de police ayant pris d’assaut son appartement. Gichere est depuis lors paralysé. Les forces de sécurité lui reprochaient d’écrire des articles critiques pour la presse étrangère et d’envoyer des informations à Amnesty International. Le journaliste était également un membre actif d’une association luttant pour la démocratie en partenariat avec un ancien candidat présidentiel. Sur recommandation de la Commission permanente des droits humains du Kenya, le gouvernement avait accepté de dédommager Gichere, ce qui n’a, finalement, jamais été fait. Le ministre de la Justice, après un entretien avec le journaliste, avait jugé ses exigences « colossales ».
RSF a également rappelé que le 22 juin, Argwings Odera, journaliste d’investigation et activiste pour les droits de l’homme, a été forcé de quitter son pays suite à de fortes pressions. Il s’est réfugié en Afrique du Sud.