(RSF/IFEX) – Nikolaï Markevich, rédacteur en chef du journal d’opposition « Pagonya », qui purgeait une peine de travaux forcés, a été autorisé à rentrer chez lui le 4 mars 2003 après une décision de justice. RSF se félicite de cette décision mais ne s’en satisfait pas. Le journaliste, qui n’a fait que son métier, est toujours […]
(RSF/IFEX) – Nikolaï Markevich, rédacteur en chef du journal d’opposition « Pagonya », qui purgeait une peine de travaux forcés, a été autorisé à rentrer chez lui le 4 mars 2003 après une décision de justice. RSF se félicite de cette décision mais ne s’en satisfait pas. Le journaliste, qui n’a fait que son métier, est toujours soumis à un régime de liberté réduite. De plus, l’organisation rappelle que Pavel Majeiko, journaliste de « Pagonya », et Viktor Ivaskevich, rédacteur en chef du journal d’opposition « Rabochy », purgent toujours des peines de travaux forcés pour « insulte et calomnie contre le Président ».
« Que Nikolaï Markevich ait pu rentrer chez lui est la moindre des choses. Jamais il n’aurait dû – et jamais aucun journaliste ne devrait – être condamné à une peine de prison ferme pour des délits d’opinions. Or deux autres journalistes payent toujours de leur liberté le fait d’avoir exercé leur métier dans un pays où les autorités ne respectent pas la liberté de la presse », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Nikolaï Markevich ne devrait pas être en liberté conditionnelle mais en train d’exercer son travail de rédacteur en chef. Pavel Majeiko et Viktor Ivaskevich doivent être libérés immédiatement et sans conditions. Les articles 367, 368 et 369 du code pénal qui permettent de telles aberrations doivent être définitivement abolis », a ajouté Ménard.
Selon les informations de RSF, le 4 mars, une cour de Osipovichi (sud de Minsk) a décidé d’alléger la peine d’un an et demi de travaux forcés en exil de Markevich en l’autorisant à rentrer chez lui, à Grodno (proche de la frontière polonaise). Le journaliste devra cependant trouver un emploi, verser quinze pour cent de son salaire à l’État pendant douze mois et se soumettre à un contrôle judiciaire régulier. Le journaliste purgeait sa peine depuis le 1er septembre 2002 à Osipovichi pour avoir autorisé la publication, dans le numéro de « Pagonya » du 4 septembre 2001 d’articles qui accusaient notamment le président Alexandre Loukachenko d’être impliqué dans la disparition d’opposants au régime, dont le journaliste Dmitri Zavadski (consulter des alertes de l’IFEX des 19 et 4 juillet, 3 avril et 18 mars 2002, entre autres).
RSF rappelle que deux autres journalistes sont toujours en camp de travail pour leurs écrits, sur la base des articles 367, 368 et 369 du code pénal qui prévoient une peine de cinq ans de prison pour « insulte et calomnie envers le Président ».
Pavel Majeïko, journaliste de « Pagonya », purge à Zhlobin (Sud) depuis le 1er septembre une peine d’un an de travaux forcés pour avoir critiqué le Président dans l’article intitulé « Venez voter » publié en septembre 2001. En février 2003, la Cour suprême a refusé de revenir sur sa condamnation.
Viktor Ivaskevich, rédacteur en chef du journal d’opposition « Rabochy », purge depuis le 16 décembre 2002, une peine de deux ans de travaux forcés pour « calomnie contre le président de la République ». Il est accusé d’avoir publié un article paru dans une édition « spéciale élections » pendant l’été 2001, intitulé « La place d’un voleur est en prison », qui accusait le président Loukachenko de corruption.