(MFWA/IFEX) – Le 25 mars 2008, Buya Jammeh, journaliste du « Daily Observer », journal progouvernemental, a été licencié par la Direction du journal après qu’il a été élu membre du bureau exécutif du Syndicat des Journalistes Gambiens (GPU). Les sources de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) ont rapporté que le licenciement […]
(MFWA/IFEX) – Le 25 mars 2008, Buya Jammeh, journaliste du « Daily Observer », journal progouvernemental, a été licencié par la Direction du journal après qu’il a été élu membre du bureau exécutif du Syndicat des Journalistes Gambiens (GPU).
Les sources de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) ont rapporté que le licenciement de Jammeh a précédé une directive préalable qui lui a demandé de démissionner de ses fonctions.
Selon les sources, le directeur du « Daily Observer », Dida Halake a appelé Jammeh au téléphone la nuit du 24 mars pour lui demander s’il avait trouvé un nouvel emploi. En réponse, le journaliste lui avait dit qu’il avait seulement été élu membre du bureau exécutif du GPU.
Insatisfait de la réponse du journaliste, Halake a demandé à Jammeh de démissionner ou de courir le risque du licenciement.
Les sources ont affirmé que quand il est arrivé au travail le lendemain, Jammeh, qui travaillait comme correspondant local du journal, a été ordonné de quitter les locaux.
Le licenciement du journaliste intervient à un moment où les journalistes progouvernementaux ont subi une défaite écrasante lors des élections du GPU organisées lors de la fin de la semaine du 22 mars. Le gouvernement aurait sponsorisé certains journalistes pour disputer des postes exécutifs du syndicat.
Mécontent des résultats des élections, le directeur du « Daily Observer », a accusé l’ancien bureau du GPU et le « Foroyaa », un journal d’Opposition, d’avoir récupéré le syndicat. Il a prétendu que l’ancien bureau a sapé le GPU grâce à l’inscription des chauffeurs comme membres du syndicat.
Le GPU est la seule organisation médiatique en Gambie sur laquelle le gouvernement n’a pas su exercer un contrôle. Le régime du Président Jammeh qui a duré 14 ans a été systématiquement caractérisé par la violence, les meurtres, les intimidations et la disparition des journalistes.
Ces actes de répression ont obligé un certain nombre de journalistes indépendants à s’exiler. Ceux qui sont restés au pays s’autocensurent pour assurer leur protection.