(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Communication Henri-César Damalan, RSF a protesté contre l’agression de cinq employés du groupe de presse Olympe par des militaires. « A quelques jours de l’élection présidentielle, il est de votre devoir de garantir la sécurité des journalistes et des professionnels de la presse dans votre pays », […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Communication Henri-César Damalan, RSF a protesté contre l’agression de cinq employés du groupe de presse Olympe par des militaires. « A quelques jours de l’élection présidentielle, il est de votre devoir de garantir la sécurité des journalistes et des professionnels de la presse dans votre pays », a déclaré Robert Ménard, le secrétaire général de l’organisation. « La presse va jouer un rôle considérable dans les deux semaines à venir et il est impensable que des militaires puissent s’en prendre aux journalistes en toute impunité », a ajouté Ménard. L’organisation a rappelé qu’un autre journaliste du quotidien « Le Jour », avait déjà été agressé par des membres de la garde présidentielle le 8 septembre 2000 (consulter les alertes de l’IFEX des 13 et 12 septembre 2000).
Selon les informations recueillies par RSF, Hyppolite Oulaï, le secrétaire général de la rédaction du quotidien « L’Inter », ainsi que deux techniciens et deux chauffeurs du groupe de presse Olympe, ont été battus par des militaires, dans la nuit du 8 au 9 octobre, à Abidjan. Les cinq hommes rentraient chez eux à l’aide d’un véhicule de service – identifié par un badge « presse » -, quand ils ont été arrêtés par des militaires. Les soldats leur ont demandé de se coucher à terre puis les ont battus à coups de bottes et de ceinturons. L’un d’entre eux a déclaré : « Puisque vous écrivez que les militaires sont des délinquants, nous allons vous le montrer ». Les cinq hommes ont passé des examens et bénéficient d’un arrêt de travail de plusieurs jours. Le groupe de presse Olympe comprend les quotidiens « L’Inter » et « Soir Infos » ainsi que le magazine sportif « Douze ».
RSF a également rappelé que le 8 septembre, Joachim Beugré, du quotidien privé « Le Jour » a été agressé par des membres de la garde présidentielle. Le journaliste sortait d’un entretien avec le président de la République quand des militaires l’ont interpellé puis conduit dans un terrain vague. Ils l’ont frappé à coups de matraques. Beugré a été hospitalisé pendant plusieurs jours. Il avait écrit, la veille, un article intitulé « Etat civil du général Robert Guéï : quelques interrogations » qui mettait en cause la filiation du chef de l’État.