(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Mohammed Nasim, RSF a demandé que les charges qui pèsent sur Aminur Rahman Taj, chroniqueur judiciaire du journal « Ajker Kagoj », soient levées. RSF a également demandé que le mandat d’arrêt délivré contre Kazi Shahed Ahmed, le directeur de ce quotidien, soit annulé. Sans se prononcer […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Mohammed Nasim, RSF a demandé que les charges qui pèsent sur Aminur Rahman Taj, chroniqueur judiciaire du journal « Ajker Kagoj », soient levées. RSF a également demandé que le mandat d’arrêt délivré contre Kazi Shahed Ahmed, le directeur de ce quotidien, soit annulé. Sans se prononcer sur le fond de cette affaire, RSF a rappelé que dans un document daté du 18 janvier 2000, le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression des Nations unies a souligné que « l’emprisonnement en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion constitue une violation grave des droits de l’homme ». Enfin, RSF s’est alarmée de la multiplication au Bangladesh des menaces et des agressions à l’encontre de journalistes.
Selon les informations recueillies par RSF, la police a interpellé Aminur Rahman Taj, chroniqueur judiciaire du journal « Ajker Kagoj », alors qu’il faisait un reportage dans les locaux de la police de Dhaka. Les policiers n’avaient pas de mandat d’arrêt et l’ont conduit directement au commissariat où il a été détenu pendant plus de cinq heures. Dans l’après midi, Aminur Rahman Taj a été inculpé en vertu de l’article 501 du Code de procédure criminelle puis libéré sous caution. Selon la police, le journaliste a « terni l’image de la police et de deux épouses de hauts responsables de l’État ». Il risque un maximum de six ans de prison. Le journaliste avait publié en « Une » du quotidien un article mettant en cause, sans les nommer, les épouses d’un ministre et d’un haut responsable de la police. Selon Aminur Rahman Taj, celles-ci seraient à l’origine d’un trafic d’influence, et auraient faciliter le recrutement ou la promotion de certains officiers de police. Le lendemain, le quotidien avait publié un démenti de la police. Dans le même numéro, Kazi Shahed Ahmed a signé un éditorial dénonçant l’interpellation et l’inculpation de Aminur Rahman Taj. Un mandat d’arrêt a été délivré contre lui.
Suite à cette arrestation, une centaine de journalistes ont participé à une manifestation devant le Club de la presse. La police a menacé de les interpeller et de les inculper en vertu de la Loi sur la sécurité publique (Public Safety Act).
Le 23 mai 2000, des militants de la Ligue Awami, le parti au pouvoir, ont menacé de mort deux journalistes : Sheikh Mamoonur Rashid et Al Amin Shahriar, respectivement reporter et correspondant à Bhola (sud du pays) du quotidien « Dainik Manav Zamin ».