(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Gaétan Kakudji, RSF a demandé la libération d’Emile-Aimé Kakese, directeur de l’hebdomadaire privé « Le Carrousel », et de Caroline Pare, productrice à la British Broadcasting Corporation (BBC). Robert Ménard, le secrétaire général de RSF, a rappelé que « depuis la prise de pouvoir de Laurent-Désiré Kabila, en […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Gaétan Kakudji, RSF a demandé la libération d’Emile-Aimé Kakese, directeur de l’hebdomadaire privé « Le Carrousel », et de Caroline Pare, productrice à la British Broadcasting Corporation (BBC). Robert Ménard, le secrétaire général de RSF, a rappelé que « depuis la prise de pouvoir de Laurent-Désiré Kabila, en mai 1997, plus de cent dix journalistes ont été interpellés, faisant de la République démocratique du Congo le régime le plus répressif d’Afrique francophone ». Par ailleurs, l’organisation a rappelé que la République démocratique du Congo a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dont l’article 19 garantit la liberté d’expression.
Selon les informations recueillies par RSF, Kakese a été arrêté, le 24 juin 2000, par les services spéciaux de la police, qui l’ont conduit dans les locaux de l’Agence nationale de renseignements (ANR), à Kinshasa. On lui reproche la publication, dans l’édition du 20 juin du « Carrousel », de deux articles. Le premier, intitulé « L’opposition congolaise : trois ans de résistance, l’union s’impose », dénonçait l’impossibilité pour l’opposition congolaise de s’exprimer. Le second, titré « Conflit au sommet de l’Etat : empoignades entre Laurent-Désiré Kabila et Victor M’Poyo », s’interrogeait sur les raisons qui ont conduit à la rupture entre le chef de l’État et son ministre du Pétrole.
Pare a été arrêtée, le 23 juin, au domicile de Jonas Mukamba, ancien directeur de la compagnie diamantifère publique MIBA, qui avait été interpellé la veille. Plusieurs autres personnes, invitées par Mukamba, ont également été arrêtées et conduites dans les locaux de la Détection militaire des activités antie-patrie (DEMIAP, sécurité militaire). Pare est arrivé le 21 juin à Kinshasa pour préparer un documentaire sur Patrice Lumumba, le premier chef de gouvernement congolais nommé après l’indépendance, et assassiné en 1961. Elle voulait notamment interviewer Mukamba, qui fut l’une des dernières personnes à avoir vu vivant Lumumba.
RSF a rappelé que Pare est la deuxième journaliste étrangère interpellée depuis novembre 1999. Le 14 novembre, Ghislaine Dupont, journaliste à Radio France Internationale (RFI), avait été interpellée à Mbuji-Mayi. Son matériel de travail avait été confisqué, et, en dépit de toutes les autorisations nécessaires, la journaliste était restée consignée à son hôtel, jusqu’à son expulsion, le 16 novembre.