(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières déplore le traitement réservé à Kamlesh Paikra, correspondant dans le district de Dantewada (Etat du Chhattisgarh, sud-est du pays) du quotidien régional « Hindsatt ». Pour le punir de ses reportages sur la guérilla naxalites (maoïstes), il est harcelé depuis plusieurs mois par des policiers et des miliciens. Aujourd’hui, il a dû […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières déplore le traitement réservé à Kamlesh Paikra, correspondant dans le district de Dantewada (Etat du Chhattisgarh, sud-est du pays) du quotidien régional « Hindsatt ». Pour le punir de ses reportages sur la guérilla naxalites (maoïstes), il est harcelé depuis plusieurs mois par des policiers et des miliciens. Aujourd’hui, il a dû fuir son domicile et il a perdu son travail.
« L’acharnement de certaines autorités contre les journalistes qui traitent de la réalité chaotique prévalant dans plusieurs régions en Inde est absolument honteux. Nous demandons au gouvernement de l’Etat de Chhattisgarh de garantir la liberté d’informer et la sécurité des journalistes. Il est également impératif que le gouvernement de New Delhi intervienne pour faire respecter les droits des journalistes dans cette région », a affirmé Reporters sans frontières.
Depuis avril 2005, Kamlesh Paikra et sa famille font l’objet d’un véritable harcèlement. Récemment, des membres de la milice Salwa Judum (anti-maoïste) ont saccagé sa maison. Le journaliste âgé de 27 ans a écrit de nombreux articles sur les activités des maoïstes. La police, notamment l’officier D. L. Marhar de Bijapur, a tenté d’obtenir les sources de Kamlesh Paikra sur ce mouvement armé. Après que le journaliste a refusé de révéler l’identité de ses informateurs, les menaces se sont faites plus pressantes. En septembre 2005, il a vu ses mouvements contrôlés par la police et a la milice Salwa Judum. Par ailleurs, l’administration a refusé de lui délivrer un permis d’activité commerciale dont il a besoin pour exercer un second métier, son salaire de journaliste n’étant pas suffisant pour faire vivre sa famille.
En décembre, Kamlesh Paikra a été menacé de mort après avoir aidé une délégation politique à visiter un village détruit par la milice Salwa Judum. Le frère du journaliste a par ailleurs été détenu pendant quinze jours pour possession de littérature maoïste. A la fin du mois, Kamlesh Paikra a fui Bijapur avec sa famille.
Début janvier 2006, un autre journaliste de Bijapur, Lakshman Singh Kusram, a été menacé par des policiers après avoir écrit pour une publication locale que des femmes avaient été frappées par des éléments de la CRPF (police fédérale).
En 2005, plusieurs hauts responsables de l’Etat du Chhattisgarh avaient proféré des menaces à l’encontre des journalistes qui intervieweraient des maoïstes, menaçant de les arrêter ou de fermer leurs médias. Le 1er septembre, Baliram Kashyap, député du Bharatiya Janata Party (BJP, au pouvoir dans l’Etat du Chhattisgarh), avait déclenché une polémique après qu’un journal local ait rapporté ses propos, affirmant en présence de journalistes qu’il fallait « tuer les reporters qui glorifiaient les maoïstes. »