(RSF/IFEX) – RSF condamne l’incarcération, le 6 juillet 2005 à Yaoundé, de Joseph Bessala Ahanda, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Le Front ». « Il n’est pas tolérable qu’un journaliste soit interpellé parce qu’il a enquêté sur des détournements de fonds. Notre organisation se joint au comité de libération de Joseph Bessala Ahanda et demande au procureur […]
(RSF/IFEX) – RSF condamne l’incarcération, le 6 juillet 2005 à Yaoundé, de Joseph Bessala Ahanda, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Le Front ». « Il n’est pas tolérable qu’un journaliste soit interpellé parce qu’il a enquêté sur des détournements de fonds. Notre organisation se joint au comité de libération de Joseph Bessala Ahanda et demande au procureur Abena Protais de le libérer au plus vite », a déclaré RSF.
Interpellé le 6 juillet par des agents du commissariat du 7e arrondissement de Yaoundé, Ahanda a été présenté au procureur à 11h00 (heure locale), puis déféré vers 17h00 à la prison centrale de Kodengui. Il est toujours incarcéré en attente de sa comparution, dont la date n’a pas été fixée. Une information judiciaire a été ouverte et, selon le président de son comité de libération, William Mandio du journal « Le Front », le journaliste pourrait passer plusieurs mois en prison avant de comparaître.
Le rédacteur en chef du journal « Le Front » avait publié trois articles concernant le détournement de 300 millions de Francs CFA (environ 546 000 $US ; 457 000 euros) par Maurice Bayémi, le directeur de la Campost (Cameroon Postal Services), et son associé Jean-Pierre Amougou Belinga, patron du groupe de presse l’Anecdote. La publication de ce scandale avait provoqué le limogeage du directeur de la Campost.
En mai dernier, Ahanda avait déjà été interpellé et tabassé par les hommes de main de Belinga. Ses blessures avaient été constatées par un médecin, mais la plainte déposée était restée sans suite. Son comité de libération, composé de plusieurs directeurs de publication, a pris un rendez-vous la semaine prochaine avec le Premier ministre afin de demander la fin de l’emprisonnement de leur confrère.