(RSF/IFEX) – Dans une lettre envoyée au ministre de l’Intérieur, Mohammed Nasim, RSF a protesté contre la détention et l’inculpation de Mohiuddin Murad, correspondant à Lakhipur (district de Noakhli, sud-ouest du pays) du quotidien Dainik Janakantha. RSF a demandé au ministre de tout mettre en oeuvre afin que le journaliste soit libéré. L’organisation rappelle que, […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre envoyée au ministre de l’Intérieur, Mohammed Nasim, RSF a protesté contre la détention et l’inculpation de Mohiuddin Murad, correspondant à Lakhipur (district de Noakhli, sud-ouest du pays) du quotidien Dainik Janakantha. RSF a demandé au ministre de tout mettre en oeuvre afin que le journaliste soit libéré. L’organisation rappelle que, dans un document daté du 14 juillet 1992, la Commission des droits de l’homme des Nations unies souligne » que la détention en tant que sanction négative de l’expression d’une opinion, constitue l’un des moyens les plus répréhensibles destinés à imposer le silence « . RSF s’est, par ailleurs, inquiétée des graves atteintes à l’impartialité du procès.
Selon les informations recueillies par RSF, le 19 mars 2000, Mohiuddin Murad a été inculpé pour « incitation à la violence et rébellion ». Le 10 mars, le journaliste avait été arrêté par la police de Lakhipur devant le centre d’examen d’une école coranique. La police reproche au journaliste, présent sur les lieux pour couvrir la tenue des examens, d’avoir incité les étudiants à attaquer des policiers après qu’un agent de sécurité se soit introduit dans l’école afin d’identifier d’éventuels fraudeurs. Selon des confrères de Mohiuddin Murad, il n’a à aucun moment incité à la violence mais seulement protesté contre les abus de l’agent de sécurité. Par ailleurs, les témoins présentés par l’accusation sont dans leur grande majorité des policiers. Un magistrat, présent sur les lieux de l’incident, n’a pas été retenu dans la liste des témoins. Il a publiquement plaidé l’innocence du journaliste.
Cette inculpation est un regrettable précédent. C’est la première fois qu’un représentant de la presse est arrêté et déféré devant la justice en vertu de la loi de sécurité publique (Public Safety Act) adoptée en janvier 2000, afin de lutter contre la criminalité. Plusieurs organisations des droits de l’homme avaient alors protesté contre la promulgation de cette loi qui n’autorise pas la libération sous caution avant le verdict. S’il est reconnu coupable, Mohiuddin Murad risque une lourde peine de prison.