(RSF/IFEX) – RSF est préoccupée par l’inculpation et le placement sous contrôle judiciaire, le 4 mars 2008, de Noureddine Boukraa, du quotidien « Ennahar », par le tribunal général d’Annaba (600 km à l’est d’Alger), suite à une plainte déposée par le responsable de la sécurité publique dans la région. « Cette affaire témoigne des fortes pressions pesant […]
(RSF/IFEX) – RSF est préoccupée par l’inculpation et le placement sous contrôle judiciaire, le 4 mars 2008, de Noureddine Boukraa, du quotidien « Ennahar », par le tribunal général d’Annaba (600 km à l’est d’Alger), suite à une plainte déposée par le responsable de la sécurité publique dans la région.
« Cette affaire témoigne des fortes pressions pesant sur les journalistes qui révèlent l’implication de personnalités proches du pouvoir dans des trafics d’influence. Ces pressions sont encore plus fortes en province, où les affaires de presse sont moins médiatisées et où les journalistes sont plus exposés aux potentats locaux », a déclaré l’organisation.
Le 4 mars 2008, Boukraa a été placé sous contrôle judiciaire après avoir été provisoirement inculpé de « divulgation du secret de l’instruction par l’utilisation de documents classés confidentiels », d' »atteinte à l’honorabilité d’un corps constitué » et de « diffamation », en vertu du code pénal. Le procureur avait requis l’incarcération préventive. Dans l’attente de son procès, le journaliste devra se présenter une fois par semaine au parquet d’Annaba. Il n’est pas autorisé à quitter la région.
Contacté par RSF, Boukraa a affirmé avoir été entendu à plusieurs reprises par la police au cours des derniers mois pour s’expliquer sur les malversations qu’il avait dénoncées dans un article publié le 12 novembre 2007 dans le quotidien arabophone « Ennahar ». Se basant sur des documents confidentiels, le journaliste avait accusé des membres des services de police de trafics d’influence. Il s’est déclaré surpris par cette inculpation et par la gravité des faits qui lui sont reprochés. La plainte a été déposée par Draï Messaoud, chef de la sécurité publique.
Suite à la publication de son article, Boukraa avait été interpellé et placé en garde à vue pendant une nuit au quartier général de la police judiciaire. Il avait été entendu par un juge d’instruction avant d’être relâché.
L’Algérie occupe la 123e place du classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF. L’organisation a publié, le 13 février, son rapport annuel 2008 sur la liberté de la presse dans le monde. Consulter le chapitre Algérie ( http://www.rsf.org/article.php3?id_article=25297 ).
Mise à jour du cas Boukraa: http://ifex.org/fr/content/view/full/87657