(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF : AFGHANISTAN Un journaliste indépendant canadien kidnappé Reporters sans frontières craint pour sa vie Reporters sans frontières (RSF) exprime sa très vive préoccupation après l’enlèvement du journaliste indépendant canadien Ken Hechtman dans le sud de l’Afghanistan. « Les menaces de l’exécuter doivent être prises très au sérieux […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF :
AFGHANISTAN
Un journaliste indépendant canadien kidnappé
Reporters sans frontières craint pour sa vie
Reporters sans frontières (RSF) exprime sa très vive préoccupation après l’enlèvement du journaliste indépendant canadien Ken Hechtman dans le sud de l’Afghanistan. « Les menaces de l’exécuter doivent être prises très au sérieux eu égard aux récents meurtres de huit journalistes en Afghanistan », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. Les centaines de journalistes étrangers présents en Afghanistan sont une cible facile pour les taliban en déroute et les bandits. L’organisation craint que la situation sur le terrain ne devienne de plus en plus dangereuse pour la presse : kidnappings, rackets, agressions, etc. Elle appelle les envoyés spéciaux à la plus grande prudence. « A notre connaissance, la guerre d’Afghanistan a fait malheureusement plus de morts dans les rangs de la presse que parmi les militaires occidentaux engagés sur le terrain », a rappelé Robert Ménard.
Reporters sans frontières considère qu’il est également du devoir des nouvelles autorités afghanes de répondre aux demandes de protection des journalistes étrangers. L’organisation réitère la demande qu’elle avait adressée aux responsables afghans d’enquêter sur les circonstances des meurtres des huit journalistes étrangers.
Selon les information recueillies par RSF, Ken Hechtman, un journaliste indépendant canadien, a été kidnappé et menacé d’exécution par des inconnus à Spin Boldak (au sud-est du pays). Mohammed Zia, un Afghan, a remis à Jonathan Steele, correspondant du quotidien britannique The Guardian, une carte de visite du Canadien sur laquelle était écrit que le journaliste avait été enlevé par les taliban et qu’il risquait d’être exécuté si une rançon n’était pas versée. Ken Hechtman serait détenu dans une petite cellule, les pieds et les mains attachés. Il aurait été frappé par ses geôliers.
Le directeur du Montreal Mirror, Alastair Sutherland, a confirmé l’enlèvement de Ken Hechtman. Ken Hechtman, âgé de 32 ans, est un informaticien au chômage, sans expérience du reportage de guerre. Il avait choisi de couvrir le conflit, notamment depuis les zones contrôlées par les taliban, ce qui lui avait permis de vendre depuis octobre dernier, des articles à plusieurs publications canadiennes. Le dernier article écrit par Ken Hechtman est daté du 15 novembre. Il est signé d’une « zone contrôlée par les taliban ». Un responsable de la rédaction du Montreal Mirror a confirmé à RSF qu’il avait eu des nouvelles de Ken Hechtman le 24 novembre 2001.
Les taliban et les chefs locaux pachtounes se disputent depuis quelques jours la ville de Spin Boldak, à quelques kilomètres de la frontière afghano-pakistanaise de Chaman. Le 26 novembre, les taliban auraient évacué la ville, qui aurait été le cadre de pillages. Hier, les taliban ont affirmé qu’ils contrôlaient toujours cette ville stratégique sur la route entre Quetta et Kandahar. La semaine dernière, un groupe de journalistes étrangers a été invité par les taliban à Spin Boldak. Ils sont restés deux jours dans la ville et ont pu rencontrer le porte-parole du mollah Omar. Des gouvernements occidentaux ont récemment averti les rédactions d’un plan des taliban visant à prendre en otages des journalistes.