(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est indigné par l’agression du journaliste indien D.N. Mohanty, le 31 juillet 2006 à Dhaka, et de la tentative d’étouffement de cette attaque par les autorités bangladaises et indiennes. « Compte tenu des attaques répétées dont sont victimes les journalistes, les autorités doivent sérieusement envisager la possibilité que la violente agression […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est indigné par l’agression du journaliste indien D.N. Mohanty, le 31 juillet 2006 à Dhaka, et de la tentative d’étouffement de cette attaque par les autorités bangladaises et indiennes.
« Compte tenu des attaques répétées dont sont victimes les journalistes, les autorités doivent sérieusement envisager la possibilité que la violente agression de D.N. Mohanty soit liée à des motifs professionnels. Les autorités bangladaises devraient cesser d’inventer des mensonges sur cette affaire et plutôt ordonner qu’une enquête soit menée afin que les assaillants soient identifiés et jugés », a déclaré l’organisation.
Le correspondant indien de la station All India Radio a été violemment agressé le 31 juillet à son domicile de Dhaka. Il rentrait d’une conférence organisée dans la soirée par le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères indien, Shyam Saran, dans un hôtel de la ville. Deux hommes, qui l’attendaient dans l’ascenseur de son immeuble, l’ont suivi jusqu’à son appartement, où le journaliste a été tabassé pendant plusieurs minutes. La domestique de son voisin, entendant des bruits de coups, a appelé la sécurité du complexe qui n’est arrivée que dix minutes plus tard. Les gardes ont refusé de prévenir la délégation indienne, qui logeait pourtant de l’autre côté de la rue, et il a fallu toute la persuasion de la domestique pour que Mohanty, retrouvé inconscient, soit conduit à l’hôpital Apollo de Dhaka. Il y a passé près de deux jours dans le coma.
Cette attaque a eu lieu dans un quartier de la ville placé sous haute sécurité puisque les secrétaires d’Etat aux Affaires étrangères indien et pakistanais s’y rencontraient dans la soirée. Les médecins de l’hôpital, qui agissaient sous la pression des autorités et que celles-ci souhaitaient ne pas ébruiter l’affaire, ont affirmé aux médias que le journaliste avait été victime d’un empoisonnement alimentaire, et ce malgré les nombreuses traces de coups à la tête, au torse et sur le bras droit de Mohanty. Le secrétaire d’Etat indien, informé de l’agression, est resté muet, contribuant ainsi à l’étouffement de l’affaire.