(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières salue la décision de la justice de Rybinsk (400 km au nord de Moscou) de libérer Andreï Novikov, à l’issue de son procès le 6 décembre 2007. La cour a affirmé qu’il n’y avait pas lieu de continuer le traitement du journaliste à l’hôpital psychiatrique où il est interné de […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières salue la décision de la justice de Rybinsk (400 km au nord de Moscou) de libérer Andreï Novikov, à l’issue de son procès le 6 décembre 2007. La cour a affirmé qu’il n’y avait pas lieu de continuer le traitement du journaliste à l’hôpital psychiatrique où il est interné de force depuis le 14 février.
« Andreï Novikov a été victime de pratiques contraires à l’État de droit en Russie. Les services spéciaux et les psychiatres semblent toujours habilités à prendre en charge ceux qui se démarquent de la ligne imposée par le Kremlin, par leurs propos ou leurs écrits. La méthode de l’internement punitif est également extrêmement dissuasive pour tous ceux qui seraient tentés de manifester trop ouvertement leur désaccord avec les autorités. Nous exprimons notre soulagement après la décision de la cour de justice de Rybinsk », a déclaré Reporters sans frontières.
Journaliste en ligne de l’agence de presse du gouvernement tchétchène en exil, Chechenpress, Andreï Novikov a été arrêté le 5 décembre 2006. Il était accusé d' »incitation publique au changement par la force de l’ordre constitutionnel » (article 280 du code pénal), s’appuyant sur deux courriers électroniques envoyés à deux journaux locaux. Il encourait jusqu’à trois ans de prison.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, deux médecins avaient pu examiner le journaliste avant son entrée à l’hôpital et n’avaient relevé aucun trouble psychologique. Quant au diagnostic de la commission psychiatrique qui l’a examiné en janvier 2007, il avait conclu au « comportement antisocial » du journaliste et à sa « désadaptation ». Enfin, selon le père d’Andreï Novikov, une commission spéciale s’était réunie, le 14 novembre, et avait établi que l’état du journaliste ne justifiait pas son placement en hôpital psychiatrique. Le verdict du procès a rendu cette décision effective.
Né en 1966 à Rybinsk, Andreï Novikov a collaboré à de nombreux médias russes, pendant les années quatre-vingt-dix, parmi lesquels, « Literatournaïa Gazeta », « Izvestia », « Droujba Narodov ». Il a pris part au mouvement démocratique de la fin de la période soviétique et a publié des « samizdats » (publications clandestines). Il est l’un des rédacteurs permanents de l’agence de presse officielle du gouvernement de la République Tchétchène d’Itchkérie (en exil), Chechenpress.
D’après l’institut de sondage FOM, 24 % de la population russe a accès à Internet. Ces dernières années, le réseau est devenu un espace d’expression libre. On a également assisté à une politisation croissante des blogs et des sites Internet, notamment à l’occasion des élections législatives du 2 décembre dernier.
Un documentaire de Manon Loizeau, diffusé le 22 novembre sur la chaîne France 2, intitulé « Carnet de route en mémoire d’Anna » contenait une interview d’Andreï Novikov.