(JED/IFEX) – Dans une lettre du 15 février 2000 adressée au ministre d’Etat en charge des affaires intérieures, Gaëtan Kakudji, avec copie aux ministres des droits humains, Léonard She Okitundu et de l’information et tourisme, Didier Mumengi, JED a protesté contre l’interpellation, par la Police nationale congolaise (PNC), de Lumbana Kapasa, directeur des programmes de […]
(JED/IFEX) – Dans une lettre du 15 février 2000 adressée au ministre d’Etat en charge des affaires intérieures, Gaëtan Kakudji, avec copie aux ministres des droits humains, Léonard She Okitundu et de l’information et tourisme, Didier Mumengi, JED a protesté contre l’interpellation, par la Police nationale congolaise (PNC), de Lumbana Kapasa, directeur des programmes de la chaîne privée RTKM (Radiotélévision Kin Malebo).
JED a dit aux ministres que la République démocratique du Congo, par l’entremise du ministère de la justice, à une « Commission nationale de censure des chansons et spectacles dont la mission est de donner un avis favorable ou non avant la mise sur le marché d’une oeuvre musicale ou un spectacle. Étant donné que le clip de l’artiste congolais Koffi Olomide se vend sur le place de Kinshasa, il n’appartient pas à un média privé de jouer au censeur » pour satisfaire le puritanisme de qui que ce soit. JED a demandé au ministre d’Etat de qui relève la PNC « de faire mettre fin aux interventions intempestives des services d’ordre et de sécurité dans la diffusion des programmes des chaînes de télévision, surtout privées ». « N’importe quel agent des services de sécurité peut téléphoner ou débarquer à une radio ou télévision pour arrêter une émission », à renchérit JED.
En effet, le vendredi 11 février, peu avant midi, Kapasa, directeur des programmes de la Chaîne privée RTKM (Radiotélévision Kin Malebo), émettant de Kinshasa, a été interpellé par des éléments de la Police d’intervention rapide (PIR) et conduit successivement au siège de la PIR à Kinshasa/Kasa-Vubu et à Kin-Mazière (siège des services spéciaux de le Police) à Kinshasa/Gombe. Il était reproché à RTKM d’avoir diffusé un clip de l’artiste musicien congolais Olomide qui « violait les bonnes bonnes » du fait que les danseuses s’exhibaient, comme à l’accoutumé, en « petite culotte de scène et cela en pleine journée ». Cette récrimination a été constaté par l’inspecteur général de la PNC lui-même, le général Célestin Kifwa. Le journaliste a été relâché en début de soirée.
Par ailleurs, depuis quelques jours, la PNC procède à l’arrestation de toute jeune fille trouvée sur la place publique en mini-jupe ou pantalon moulant. Un communiqué est même passé à la Télévision publique pour annoncer l’opération de ratissage.