(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Amadou Ali, RSF s’est inquiétée de l’interpellation du directeur du « Front Indépendant » et des recherches entreprises pour arrêter le directeur de « La Nouvelle Presse ». Sans se prononcer sur le fond de cette affaire, RSF a demandé au ministre de saisir les autorités compétentes afin […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Amadou Ali, RSF s’est inquiétée de l’interpellation du directeur du « Front Indépendant » et des recherches entreprises pour arrêter le directeur de « La Nouvelle Presse ». Sans se prononcer sur le fond de cette affaire, RSF a demandé au ministre de saisir les autorités compétentes afin que les poursuites engagées contre les deux hommes soient abandonnées. « A notre connaissance, rien ne saurait justifier l’arrestation de ces deux journalistes. Les institutions internationales ne cessent de rappeler que l’emprisonnement en tant que sanction de l’expression pacifique d’une opinion est une violation grave des droits de l’homme », a expliqué Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Selon les informations recueillies par RSF, Peter William Mandio, directeur de publication de l’hebdomadaire « Le Front Indépendant », a été interpellé, le 1er mars 2002, à Yaoundé. Il a été interrogé à plusieurs reprises sur un article faisant état d’une relation extra-maritale entre un secrétaire général et une directrice générale de la présidence. L’article ne mentionnait pas les noms des personnes incriminées. Mandio a été libéré, le 4 mars dans la soirée, mais il doit « rester à la disposition de la justice ». Selon lui, son arrestation pourrait également être liée à sa participation au Comité national contre l’impunité, une organisation locale à l’origine d’une plainte déposée en Belgique contre le président Paul Biya pour « crimes contre l’humanité ».
Par ailleurs, Jacques Blaise Mvié, directeur de publication de « La Nouvelle Presse », est également recherché par les forces de l’ordre. Le journaliste avait publié les noms des deux hauts fonctionnaires de la présidence supposés entretenir une liaison. Il est aujourd’hui réfugié dans la clandestinité. Selon sa rédaction, des policiers en civil surveillent les locaux de l’hebdomadaire.