(RSF/IFEX) – RSF proteste contre l’interpellation, dans l’après-midi du 13 mars 2005, du journaliste indépendant Mohamed Lemine Ould Mahmoudi, alors qu’il enquêtait sur un cas d’esclavage domestique à Mederdra, dans le sud-ouest de la Mauritanie. « Arrêté pour avoir exercé son métier, Mohamed Lemine Ould Mahmoudi doit être libéré immédiatement, a déclaré RSF. Cette violation du […]
(RSF/IFEX) – RSF proteste contre l’interpellation, dans l’après-midi du 13 mars 2005, du journaliste indépendant Mohamed Lemine Ould Mahmoudi, alors qu’il enquêtait sur un cas d’esclavage domestique à Mederdra, dans le sud-ouest de la Mauritanie.
« Arrêté pour avoir exercé son métier, Mohamed Lemine Ould Mahmoudi doit être libéré immédiatement, a déclaré RSF. Cette violation du droit à l’information montre une fois de plus la volonté de répression des autorités mauritaniennes qui, embarrassées par un message, envoient la gendarmerie punir le messager ».
Mahmoudi et deux personnes qui l’accompagnaient ont été interpellés, le 13 mars à 17h00 (heure locale), après avoir recueilli par écrit le témoignage de Jabhallah Mint Mohamed. Cette jeune femme aurait été employée par de riches « maîtres » à la garde d’un cheptel de moutons et de chèvres, sans toucher de salaire ni de rémunération en nature, et soumise à des mauvais traitements. Elle-même fille d’esclaves et mère de deux enfants, analphabète, elle se serait enfuie début mars du domaine où elle servait depuis sa naissance, dans la localité d’Abokak, à une vingtaine de kilomètres de Mederdra, selon l’organisation mauritanienne interdite SOS Esclaves. Après être allée se plaindre à la gendarmerie de la ville, elle aurait été reconduite chez ses « maîtres » puis réinstallée dans une ville voisine, en compagnie de ses enfants et de son mari.
Le journaliste aurait été arrêté en compagnie d’Aïchetou Mint El Hadar, enseignante, et de Moya Mint Boyah, épouse d’Oumar Ould Yali, sénateur de l’Alliance populaire progressiste (APP, opposition). Selon des sources locales, le 14 mars dans l’après-midi, Mahmoudi et ses deux accompagnatrices seraient encore sous le contrôle de la gendarmerie et seulement autorisés à quitter la gendarmerie pendant les heures de repas.