(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières exhorte les autorités nigériennes à libérer dans les plus brefs délais Salifou Soumaila Abdoulkarim, directeur de publication de l’hebdomadaire privé « Le Visionnaire ». Détenu depuis le 12 novembre 2005 au commissariat de police de Niamey, il a été incarcéré le 17 novembre suite à une première comparution. Le journaliste a été […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières exhorte les autorités nigériennes à libérer dans les plus brefs délais Salifou Soumaila Abdoulkarim, directeur de publication de l’hebdomadaire privé « Le Visionnaire ». Détenu depuis le 12 novembre 2005 au commissariat de police de Niamey, il a été incarcéré le 17 novembre suite à une première comparution. Le journaliste a été arrêté à la suite d’une plainte pour « diffamation » déposée contre lui par le trésorier général de la République du Niger, Siddo Elhadj. Actuellement détenu à la maison d’arrêt de Niamey, son procès doit se tenir le 18 novembre.
« La diffamation n’est pas un crime, mais un délit, a déclaré Reporters sans frontières. Y compris suite à une plainte, l’existence d’un contentieux entre un haut fonctionnaire et un journaliste ne justifie en aucun cas un emprisonnement. Même s’il est condamné, le journaliste doit être remis en liberté. Alors que l’ensemble de la classe politique nigérienne avait recommandé de dépénaliser les délits de presse, cet emprisonnement souligne l’urgence de supprimer des lois injustes et de répondre à cette exigence démocratique », a ajouté l’organisation.
Siddo Elhadj a porté plainte contre le journaliste suite à la publication d’un article alléguant qu’il s’était rendu coupable du détournement de 17 milliards de francs CFA (environ 26 millions d’euros).
Salifou Soumaila Abdoulkarim a été emprisonné alors que s’est entamée une réflexion autour de la réforme de la loi sur les délits de presse. Suite à la libération, le 6 janvier 2004, du directeur de publication de l’hebdomadaire privé « Le Républicain », condamné à six mois de prison pour « diffamation », les autorités nigériennes avaient « souscrit à l’engagement », selon le communiqué officiel publié à l’époque, de dépénaliser les délits de presse (consulter des alertes de l’IFEX du 6 janvier 2004, 23 décembre, 11, 10 et 6 novembre 2003).