(RSF/IFEX) – Un correspondant local de l’Agence ivoirienne de presse (AIP, publique), Kloueu Gonzreu, est porté disparu depuis le 11 janvier 2003, dans la région de Toulépleu, dans l’ouest du pays. Selon plusieurs sources concordantes, il aurait été arrêté par des Libériens combattant aux côtés des forces loyalistes et pourrait avoir été exécuté. RSF exprime […]
(RSF/IFEX) – Un correspondant local de l’Agence ivoirienne de presse (AIP, publique), Kloueu Gonzreu, est porté disparu depuis le 11 janvier 2003, dans la région de Toulépleu, dans l’ouest du pays. Selon plusieurs sources concordantes, il aurait été arrêté par des Libériens combattant aux côtés des forces loyalistes et pourrait avoir été exécuté.
RSF exprime sa vive préoccupation et demande aux autorités de tout mettre en oeuvre afin qu’une enquête sérieuse et impartiale soit menée immédiatement pour retrouver le journaliste. L’organisation demande notamment au président de la République, Laurent Gbagbo, de se saisir du dossier et de veiller à ce que toute la lumière soit faite sur cette disparition. « Les violences contre les journalistes n’ont fait qu’augmenter au cours de ces derniers mois. Malgré les nombreux appels de Reporters sans frontières et d’autres organisations internationales, les autorités d’Abidjan n’ont jamais pris de mesures pour assurer la sécurité des représentants de la presse », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation.
RSF dénonce également, une fois encore, la responsabilité de certains médias ivoiriens dans ces violences. « Certains titres, comme ‘Le National’, ‘Notre Voie’ ou ‘Notre Pays’, passent leur temps à jeter de l’huile sur le feu et mettent réellement en danger la sécurité de certaines personnes », a ajouté Ménard. En effet, dans son édition du 30 janvier, le journal progouvernemental « Notre Pays » avait cité le nom de Gonzreu dans une liste de rebelles présumés. Le correspondant de l’AIP y était accusé d’avoir tenu des « propos favorables aux assaillants ». Le journal ajoutait que « les populations de Toulépleu continuent de douter de ce personnage ».
Selon les informations recueillies par RSF, Gonzreu, correspondant de l’AIP à Toulépleu, est porté disparu depuis le 11 janvier. Selon sa famille, il a été interpellé ce même jour par des miliciens libériens. Plusieurs personnes arrêtées en même temps que lui – dont son fils Thierry Gonzreu, âgé de 19 ans – ont été retrouvées mortes depuis.
Le journaliste était âgé de 51 ans. Il était le correspondant de l’agence de presse officielle depuis juillet 2000. Il enseignait également l’histoire et la géographie, et travaillait pour la section locale de la Croix-Rouge.
Par ailleurs, le 9 février, René Dessonh, journaliste du quotidien « Soir Info », a été remis en liberté. Selon sa rédaction, le journaliste avait été interpellé, trois jours auparavant, par des rebelles du Mouvement pour la justice et la paix (MJP), dans la région de Man (ouest du pays). Aucune explication n’a été fournie au reporter par les rebelles.