JED demande au gouvernement de sortir de son mutisme et d'ouvrir une enquête immédiate sur ce grave incident qui s'inscrit dans le schéma de l'intolérance politique pré-électorale qui s'installe progressivement en RD Congo.
(JED/IFEX) – Kinshasa, le 23 juin 2011 – Journaliste en danger (JED) est abasourdi par le silence des autorités tant politiques que judiciaires congolaises, près d’une semaine après l’agression d’un journaliste proche de l’opposition par un gang muni d’armes blanches. JED demande au gouvernement de sortir de son mutisme et d’ouvrir une enquête immédiate sur ce grave incident qui s’inscrit dans le schéma de l’intolérance politique pré-électorale qui s’installe progressivement en RD Congo.
Baby Balukuna, journaliste-animateur d’émission à Radio Lisanga Télévision (RLTV), une chaîne privée proche de l’opposition à Kinshasa, a été agressé à coups de machettes et de bâtons, dimanche 19 juin 2011 dans les installations de la station, par un groupe de personnes non autrement identifiées.
Selon les informations parvenues à JED, l’agression a eu lieu aux environs de 22 heures. Le journaliste venait de terminer son émission quotidienne intitulée « Soutien à Etienne Tshisekedi » qui soutient la candidature déclarée de M. Tshisekedi, leader de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social) à l’élection présidentielle de novembre prochain.
Selon un témoignage recueilli, le journaliste a reçu un coup de fil émanant d’une personne anonyme qui l’a invité à le rencontrer dans l’enclos de sa rédaction pour la participation à la prochaine émission. Ne se doutant de rien, Balukuna est sorti et a aussitôt été envahi par une dizaine de personnes, munies d’armes blanches, qui l’ont copieusement tabassé.
« Ils m’ont blessé à l’aide de deux coups de machettes au dos. La police est intervenue une heure après. D’abord c’était des menaces. Et maintenant ils se sont attaqués à ma personne physique », a déclaré le journaliste, qui craint désormais pour sa vie et qui a demandé aux autorités congolaises de lui restituer son passeport confisqué pour qu’il aille se faire soigner en Europe où il réside habituellement.
Pour JED, quelles que soient les reproches que l’on peut faire aux prestations professionnelles du journaliste, personne n’a le droit de se faire justice dans un Etat de droit.