(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Alhaji Malik Yakubu Alhassan, RSF a protesté contre la décision d’expulsion contre Darryl Ambrose Nmah, journaliste libérien de Radio Gold, une station privée d’Accra. » L’intensification de la guerre au Libéria et la répression contre les journalistes locaux mettent en danger la vie de Nmah […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Alhaji Malik Yakubu Alhassan, RSF a protesté contre la décision d’expulsion contre Darryl Ambrose Nmah, journaliste libérien de Radio Gold, une station privée d’Accra. » L’intensification de la guerre au Libéria et la répression contre les journalistes locaux mettent en danger la vie de Nmah qui réside au Ghana depuis huit ans « , a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation a demandé au ministre de saisir les autorités compétentes afin que le journaliste ne soit pas expulsé et puisse travailler, en toute liberté, sur le territoire ghanéen.
Selon les informations recueillies par RSF, Nmah a été arrêté, le 31 mai 2001, par des membres du bureau de l’immigration du Ghana. Il a été relâché le soir même, après l’intervention du directeur de la station, qui a été condamné à payer une amende de US$1430 (environ 1689 euros) pour avoir employé un étranger en situation irrégulière. L’expulsion de Nmah initialement fixée au 1er juin, a été reportée au 5 juin afin de lui permettre de rassembler ses affaires. Fuyant la guerre dans son pays, Nmah est arrivé au Ghana en avril 1993. Il a suivi des études de sciences politiques à l’université d’Accra à l’aide d’une bourse accordée par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Il animait sur Radio Gold une émission très controversée consacrée à l’actualité politique ( » Morning Show « ). Selon des journalistes locaux, le programme pourrait être à l’origine de son expulsion. Officiellement le gouvernement lui reprochent les deux voyages qu’il a effectués au Liberia, en novembre 1999 et en février 2001. Au Ghana 97 pourcent des réfugiés libériens n’ont pas de papiers officiels même si certains d’entre eux habitent dans le pays depuis 1990. L’année dernière, le HCR et le gouvernement ghanéen ont mené une campagne de régularisation des réfugiés libériens sans pour autant délivrer des papiers en bonne et due forme.