(CPJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse du CPJ daté du 8 janvier 2009: Le CPJ : Un journaliste et des leaders de la société civile arrêtés au Gabon New York, le 8 janvier 2009 – Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a déclaré aujourd’hui que le journaliste gabonais actuellement emprisonné, Gaston Asseko, […]
(CPJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse du CPJ daté du 8 janvier 2009:
Le CPJ : Un journaliste et des leaders de la société civile arrêtés au Gabon
New York, le 8 janvier 2009 – Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a déclaré aujourd’hui que le journaliste gabonais actuellement emprisonné, Gaston Asseko, doit être libéré immédiatement puisqu’il a besoin de soins médicaux.
Selon les journalistes locaux et les médias internationaux, Asseko, le directeur technique de Radio Sainte-Marie, et le rédacteur en chef du bimensuel privé Tendance Gabon, Léon Koungou Dieudonné, ont été interpellés le 30 décembre dernier par les services de renseignement de la capitale gabonaise, Libreville, et placés en détention par la police judiciaire.
M. Koungou a été provisoirement libéré le 7 janvier, tandis que M. Asseko a été écroué, a dit au CPJ l’avocat de la défense, Ruphin Nkoulou-Ondo.
M. Asseko a subi une opération chirurgicale pour un ulcère à l’estomac il y a un mois et nécessite un traitement médical, qu’il ne reçoit pas actuellement, ont déclaré des membres de sa famille. Une semaine de garde à vue sans accès à son avocat l’a laissé physiquement affaibli et il n’a pas été autorisé à prendre une douche, a dit Me Nkoulou-Ondo.
Le directeur technique de Radio Sainte-Marie a été inculpé le 7 janvier, en vertu du Code pénal gabonais, de « possession d’un document dans l’intention de diffuser de la propagande » et de « propagande incitant à la rébellion contre les autorités » a dit Me Nkoulou-Ondo. S’il est déclaré coupable, ces crimes sont passibles de peines de prison allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 250.000 francs CFA (environ 522 dollars américains).
Le document en question est une lettre ouverte, publiée sur un blog politique le 8 décembre dernier, du journaliste français Bruno Ben-Moubamba au président gabonais, Omar Bongo, qui a soulevé des inquiétudes par rapport à la gestion financière du pays par M. Bongo pendant plus de 40 ans de pouvoir, selon des journalistes locaux.
M. Asseko a été transféré le 7 janvier à la prison centrale de Gros-Bouquet, à Libreville. Cependant une date d’audience n’a pas été fixée.
« C’est scandaleux qu’un journaliste puisse être arrêté simplement pour la possession d’une lettre publique », a déclaré le directeur de la section Afrique du CPJ, Tom Rhodes. « La détention de ce confrère entre dans le cadre d’une stratégie d’intimidation de la presse par le régime du plus ancien dirigeant Africain. Gaston Asseko, qui a besoin de soins médicaux, doit être libéré immédiatement », a-t-il martelé.
Selon les médias, le ministre gabonais de l’Intérieur, André Mba Obame, a déclaré que les détentions entrent dans le cadre d’une enquête en cours du parquet, mais a refusé de fournir d’autres informations.
Trois leaders de la société civile gabonaise sont également accusés d’être en possession de la lettre écrite par Ben-Moubamba et ont été arrêtés le 31 décembre dernier. Il s’agit de Marc Ona Essangui, coordonnateur national de l’organisation anti-corruption, « Publiez ce que vous payez » (PCQVP), Georges Mpagi, le président du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG), et Gregory Mintsa, un fonctionnaire. Ils sont tous détenus à la prison centrale.
M. Mintsa s’était porté partie civile dans une plainte déposée en décembre dernier à Paris, appelant à une enquête sur les biens acquis en France par trois chefs d’Etat africains, dont le président Bongo, selon les médias.
Le visa de l’avocat français de ces leaders emprisonnés, Thierry Levy, a été annulé aujourd’hui par l’ambassade du Gabon à Paris pour des « raisons de sécurité », a rapporté l’Agence France-Presse (AFP).
Tendence Gabon a été suspendu pour trois mois en mars dernier pour la réimpression d’un article du quotidien parisien Le Monde portant sur le patrimoine immobilier du président Bongo en France. En décembre dernier, le journaliste Habib Papy Boubendji de l’hebdomadaire privé satirique Le Nganga a été violemment bastonné par des gardes présidentiels, après avoir été convoqué au palais présidentiel pour un interrogatoire.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) est une organisation indépendante, à but non lucratif, basée à New York depuis 1981 et dévouée à défendre la liberté de la presse dans le monde.
Mise à jour des cas Asseko et Koungou: http://ifex.org/fr/content/view/full/99642