(MFWA/IFEX) – Chief Ebrima B. Manneh, un journaliste qui travaille au journal « Daily Observer », un quotidien proche du gouvernement, a été vu, le 12 janvier 2007, pour la première fois depuis son arrestation par la National Intelligence Agency (NIA), le service de renseignement national, il y a six mois. Les sources de Media Foundation for […]
(MFWA/IFEX) – Chief Ebrima B. Manneh, un journaliste qui travaille au journal « Daily Observer », un quotidien proche du gouvernement, a été vu, le 12 janvier 2007, pour la première fois depuis son arrestation par la National Intelligence Agency (NIA), le service de renseignement national, il y a six mois.
Les sources de Media Foundation for West Africa (MFWA) ont affirmé qu’il est détenu dans une cellule au commissariat de police à Fatoto, la dernière principale ville frontalière à l’est du pays, environ 500 kilomètres de Banjul.
L’arrestation de Manneh est intervenue à peine une semaine après la tenue du sommet des chefs d’État de l’Union Africaine (l’AU) à Banjul, le 11 juillet 2006 quand il aurait passé à un journaliste étranger de l’information « préjudiciable » avant l’évènement.
Avant que Manneh n’ait été vu dans les cellules de la police à Fatoto, l’ont ignorait le lieu de sa détention. Bien que la NIA et d’autres agences de sécurité aient démenti l’avoir sous leur garde, les sources de la MFWA ont insisté que des collègues de Manneh avaient été témoins de son arrestation par des officiers de la NIA en tenue civile dans les locaux du « Daily Observer » et que c’était la dernière fois qu’on ait eu de ses nouvelles.
Le 11 novembre 2006, la MFWA a dans une déclaration demandé à la NIA de reconnaître l’avoir à sa garde. Au début de l’année, la NIA a remis en liberté tous les détenus sous leur garde sans Manneh. Les sources de MFWA ont toutefois insisté que Manneh et d’autres personnes avaient été transférés dans d’autres parties du pays.
Selon les sources, après sa détention au quartier général de la NIA pour une période non précisée, le journaliste fut transféré à la prison centrale de l’Etat. De là il fut transféré au Commissariat de Kartong, la dernière ville frontalière à l’ouest du pays, au Commissariat de police de Sibanor, également dans la région de l’ouest, le Commissariat de Kuntaur dans le nord-est et finalement à sa cellule de détention actuelle. Bien que les médias locaux aient affirmé avoir vu Manneh, le gouvernement ne dit rien à ce sujet.
Des arrestations et détentions arbitraires sans procès sont devenues des affaires de routine dans la vie des professionnels des médias en Gambie. Lamin Fatty, un reporter du journal interdit, « The Independent », qui est poursuivi pour une prétendue publication de « fausses informations » a été arrêté le 10 avril 2006 et détenu de façon illégale pendant 63 jour avant d’être remis en liberté provisoire sous caution. L’année dernière Malick Mboob, un journaliste et ancien membre du personnel du journal « Daily Observer », a passé 139 jours en détention illégale pour avoir prétendument envoyé de l’information préjudiciable à un journal en ligne basé aux Etats Unis, avant d’être remis en liberté sur décision d’un tribunal.
La MFWA trouve fort répugnant le flagrant mépris de l’Etat de droit par les autorités gambiennes perpétré à travers la détention des personnes au delà des 72 heures prévues par la Constitution de la Gambie.
La MFWA réitère son appel aux organisations de défense des droits de l’homme et aux militants pour la liberté d’expression d’insister que le Président Yahya Jammeh assure personnellement la sécurité de Manneh ainsi qu’un procès rapide devant un tribunal de juridiction compétente, le cas échéant.