(JED/IFEX) – Vicky Kazumba Badia, journaliste et chef de service des informations à Canal Kin TV, une chaîne de télévision privée, a été révoqué, le 23 avril 2004, pour « rétention d’informations » par Placide Ibouanga-Ndinga, mandataire spécial et directeur général a.i., agissant sur ordre de Jean-Pierre Bemba, vice-président de la République et président-directeur général de cette […]
(JED/IFEX) – Vicky Kazumba Badia, journaliste et chef de service des informations à Canal Kin TV, une chaîne de télévision privée, a été révoqué, le 23 avril 2004, pour « rétention d’informations » par Placide Ibouanga-Ndinga, mandataire spécial et directeur général a.i., agissant sur ordre de Jean-Pierre Bemba, vice-président de la République et président-directeur général de cette chaîne, dans laquelle il est associé à l’un des fils du président gabonais Omar Bongo.
Selon les informations parvenues à JED et confirmées par le journaliste, en fait de « rétention de l’information » il est reproché à Badia d’avoir censuré des images d’une audience accordée, le 22 avril à Kinshasa, par Bemba à un groupe d’enfants. On reprocherait également au journaliste d’avoir « des accointances trop marquées avec le Parti pour la paix, le renouveau et la démocratie (PPRD), parti du président de la République Joseph Kabila, à qui il accorderait beaucoup plus de temps d’antenne au détriment des activités du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), parti politique de Bemba ».
Dans une lettre de recours adressée, le 27 avril, à Bemba, le journaliste, évoquant les conditions difficiles dans lesquelles il travaille, écrit : « Ce 22 avril 2004, aux dernières heures du montage, lorsque sont arrivées vos images avec les enfants (. . .), et au regard des aléas techniques qui entachent quelques fois le temps du montage, je me suis refusé de travailler à la va-vite, compte tenu de l’heure du journal télévisé qui approchait inéluctablement, et de présenter un travail bâclé (. . .). J’ai suggéré de ramener le traitement de ces images au lendemain ».
Dans la même lettre de recours, le journaliste implore le pardon de Bemba, en expliquant que son licenciement aura à moyen terme d’énormes conséquences sur sa vie familiale. Face à ce cri de détresse, le vice-président Bemba est resté de marbre.