(RSF/IFEX) – RSF est scandalisée par le passage à tabac Manjur Morshed, correspondant d’un quotidien national à Baufal (sud du pays), par un député du Bangladesh Nationalist Party (BNP, au pouvoir). Le journaliste, frappé notamment à coups de tige de bambou, a été sérieusement blessé. Les militants du BNP ont menacé de représailles les journalistes […]
(RSF/IFEX) – RSF est scandalisée par le passage à tabac Manjur Morshed, correspondant d’un quotidien national à Baufal (sud du pays), par un député du Bangladesh Nationalist Party (BNP, au pouvoir). Le journaliste, frappé notamment à coups de tige de bambou, a été sérieusement blessé. Les militants du BNP ont menacé de représailles les journalistes de Baufal.
« Il est choquant de voir un député du parti au pouvoir bastonner et menacer un journaliste. Nous demandons une enquête et des sanctions rapides contre cet élu aux méthodes de gangster, a affirmé RSF dans une lettre au ministre de l’Intérieur, Lutfozzaman Babor. Tant que ce député ne sera pas sanctionné par la justice et son parti, son nom restera inscrit sur la liste noire de la liberté de la presse de notre organisation qui recense les auteurs d’agression et de censure ».
Le 9 août 2005, au lendemain de la publication d’un article dans le quotidien national « Jugantor » le mettant en cause dans une affaire de corruption, Shahidul Alam Talukder, député et dirigeant local du BNP, a frappé Morshed après l’avoir fait venir de force devant lui avec l’aide d’une dizaine de ses hommes de main. Le président et le secrétaire général du Club de presse, présents lors de la bastonnade, ont été roués de coups alors qu’ils tentaient de s’interposer. Morshed, ancien correspondant du quotidien « Ajker Kagoj » et en passe de devenir celui de « Jugantor », a été relâché dans la nuit, couvert d’hématomes.
Contacté par téléphone par RSF, Talukder a nié toute violence : « Je ne l’ai jamais battu ». Mais, après cette agression, ses partisans ont continué à menacer les journalistes de Baufal, en défilant devant le Club de la presse. Effrayés, de nombreux journalistes ont fui la ville. Pour fêter cette victoire, les militants du parti au pouvoir ont égorgé une chèvre au domicile d’un proche du député.
La police n’est pas intervenue pour défendre les journalistes. Un officier, Nur Muhammad, se serait rendu aux domiciles de plusieurs correspondants pour les menacer d’enregistrer de fausses plaintes contre eux s’ils continuaient à protester contre le député du BNP.
Deux jours auparavant, un homme d’affaires, proche de Hafiz Hibrahim, député et dirigeant local du BNP à Bhola (également dans le Sud), avait agressé Shimul Chowdhury, un journaliste du « Daily Ajker Barta », qui avait enquêté sur des affaires de corruption. La police avait refusé d’enregistrer la plainte du journaliste, en raison de l’identité de l’agresseur.