L'assassinat de Kambale Musonia fait grimper à six le nombre de journalistes tués depuis 2007.
(JED/IFEX) – Le 22 juin 2011 – Journaliste en danger (JED) est profondément choqué par l’assassinat, mardi 21 juin 2011 à l’est de la RD Congo, d’un journaliste travaillant pour une radio communautaire. JED condamne vigoureusement cet assassinat et exige des autorités provinciales l’ouverture immédiate d’une enquête sérieuse pour retrouver et sanctionner les auteurs de ce sixième meurtre d’un journaliste à l’est de la RD Congo en l’espace de cinq ans. JED demande également aux autorités congolaises, à l’approche des échéances électorales, de tout mettre en œuvre, par des actions concrètes, pour mettre un terme à la spirale de la violence qui vise les journalistes à cause de leur travail.
Kambale Musonia, 29 ans et journaliste à Radio Communautaire de Lubero Sud, une radio associative émettant à Kirumba (à 140 kms de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu) à l’est de la RD Congo, a été tué, mardi 21 juin 2011 vers 19H30, à quelques mètres de son domicile, par des hommes armés qui lui ont tiré trois balles à bout portant dans la poitrine.
Selon plusieurs témoignages recueillis par JED, le journaliste revenait de sa rédaction, sous une fine pluie, lorsqu’il a croisé les assailants, qui manifestement attendaient son retour non loin de son domicile. Les mêmes sources ont dit à JED que quatre jours avant sa mort tragique, Kambale a animé une émission à téléphone ouvert intitulée « Kirumba toka tshini » (Kirumba lève-toi) qui recevait comme invité M. Marcel Tengeleza, président local de la société civile. Lors de cette émission, les intervenants ont dénoncé le climat d’insécurité créée dans leur localité par une bande de bandits à main armée composée des civils mais opérant avec la complicité des policiers.
JED constate que depuis 2007, cinq autres journalistes et professionnels des médias (Serge Maheshe, Patrick Kikuku, Didace Namujimbo, Koko Chirambiza et Patient Chebeya) ont été tués rien que dans le Nord et Sud-Kivu faisant de ces deux provinces les lieux les plus dangereux pour les journalistes.