(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Président de la République, Zine El Abidine Ben Ali, RSF s’est inquiétée et indignée de la tentative d’assassinat dont a été victime Riad Ben Fadhel, l’ancien rédacteur en chef de la version arabe du mensuel français « Le Monde diplomatique ». RSF a rappelé au président qu’il était de son […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Président de la République, Zine El Abidine Ben Ali, RSF s’est inquiétée et indignée de la tentative d’assassinat dont a été victime Riad Ben Fadhel, l’ancien rédacteur en chef de la version arabe du mensuel français « Le Monde diplomatique ». RSF a rappelé au président qu’il était de son devoir de « protéger l’intégrité physique des citoyens de son pays et de faire en sorte que les responsables de cette tentative d’assassinat soient identifiés et punis ». L’organisation a demandé, par ailleurs, que cette enquête soit confiée à des magistrats réellement indépendants et souhaité que les correspondants de la presse étrangère ainsi que les représentants des organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme puissent rendre visite à Ben Fadhel pour en savoir plus sur son état de santé et s’assurer de sa sécurité. Dans son courrier au président Ben Ali, RSF a ajouté que « cet acte criminel constitue une menace et un avertissement pour tous ceux qui osent contester le régime policier en place à Tunis. »
Selon les informations recueillies par RSF, le 23 mai 2000 au matin, Ben Fadhel a été atteint de deux balles devant son domicile, dans la banlieue résidentielle de Carthage. Il est actuellement hospitalisé au service de réanimation cardiaque de la clinique Ettaoufik, à Tunis, sous une étroite surveillance policière qui interdit tout contact.
Cette tentative d’assassinat survient à la suite de la publication dans le quotidien français « Le Monde », le 21 mai, d’une tribune de Ben Fadhel intitulée « En finir avec le syndrome de Carthage ». Dans ce texte, l’ancien rédacteur en chef du « Monde diplomatique » mettait directement en cause le chef d’État tunisien dans la gestion de l’affaire Taoufik Ben Brik. Ce journaliste tunisien avait mené une grève de la faim de quarante-deux jours pour obtenir que cesse le harcèlement dont il était victime ainsi que sa famille et qu’il puisse voyager et travailler librement (Voir les alertes de l’IFEX du 9 et 1 mai, 27, 24, 14, 12, 11, 10, 6 et 4 avril 2000). Ben Fadhel écrivait notamment : « . . . c’est de Carthage que ce dossier a été géré. Et pas par n’importe qui mais par le premier d’entre les Tunisiens, le président Ben Ali lui-même !! « .