(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande la libération du médecin Adel Hussein, condamné, le 24 novembre 2008, à six mois de prison en vertu du code pénal pour « manquement aux bonnes moeurs », pour avoir publié un article sur l’homosexualité, dans l’hebdomadaire privé « Hawlati ». « Les pratiques sexuelles des individus font partie des libertés individuelles qu’un État […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande la libération du médecin Adel Hussein, condamné, le 24 novembre 2008, à six mois de prison en vertu du code pénal pour « manquement aux bonnes moeurs », pour avoir publié un article sur l’homosexualité, dans l’hebdomadaire privé « Hawlati ».
« Les pratiques sexuelles des individus font partie des libertés individuelles qu’un État de droit doit promouvoir et protéger. Par ailleurs, Adel Hussein n’a pas fait l’apologie de l’homosexualité, il s’est contenté de décrire un comportement d’un point de vue scientifique », a déclaré l’organisation.
« Nous sommes étonnés d’apprendre qu’une affaire de presse a été jugée en vertu du code pénal. Quel est l’intérêt d’avoir mis en place, puis libéralisé, le code de la presse dans la région du Kurdistan, si les collaborateurs des médias sont condamnés sur la base de textes plus répressifs? », a ajouté Reporters sans frontières.
Poursuivi en vertu de l’article 403 du code pénal suite à une plainte déposée par le procureur général du parquet d’Erbil (330 km au nord de Bagdad), Adel Hussein a été condamné à six mois de prison et à une amende de 125 000 dinars (environ 85 euros). Le médecin est actuellement incarcéré à la prison centrale d’Erbil. En avril 2007, il avait publié un article scientifique détaillant les effets de la sodomie sur le corps humain. Membre du Syndicat des journalistes kurdes, Adel Hussein publie régulièrement des articles de médecine dans la presse locale. Il anime également une émission sur la chaîne de télévision Newroz TV.
Tareq Fateh, l’un des responsables de l’hebdomadaire indépendant « Hawlati », a déclaré à Reporters sans frontières que ce jugement était « injuste ». Selon lui, « les articles d’éducation sexuelle ne doivent pas être jugés relativement à la morale ».