(JED/IFEX) – Dans une lettre datée du 18 juin 2002 adressée à JED, en réaction à sa lettre de protestation contre les menaces et harcèlement dont font l’objet la Radiotélévision privée RAGA et le journaliste Jean-René Mputu Biduaya, le ministre de la Communication et Presse, Kikaya Bin Karubi, a nié toute responsabilité dans le chantage […]
(JED/IFEX) – Dans une lettre datée du 18 juin 2002 adressée à JED, en réaction à sa lettre de protestation contre les menaces et harcèlement dont font l’objet la Radiotélévision privée RAGA et le journaliste Jean-René Mputu Biduaya, le ministre de la Communication et Presse, Kikaya Bin Karubi, a nié toute responsabilité dans le chantage et autres intimidations tendant à obtenir l’inféodation de la chaîne privée RAGA au gouvernement.
Le ministre a qualifié les propos rapportés par JED de « gratuits » et d' »affabulation destinée à faire accréditer auprès des partenaires extérieurs que la presse privée au Congo serait brimée par les pouvoirs publics ».
Concernant les arrestations des journalistes, le ministre a accusé JED d’évoquer toujours des vieilles statistiques pour biaiser l’image de la République démocratique du Congo.
Dans une autre lettre de réaction adressée à Kikaya, le 20 juin, JED a confirmé que toutes ces informations étaient obtenues des sources officielles et des témoignages crédibles. JED s’est indigné que le ministre en charge de la communication et de la presse qualifie ces graves atteintes à la liberté de la presse d' »incidents imaginaires ».
Dans la même lettre, JED a rappelé quelques cas récents des journalistes interpellés ou privés de leur liberté qui démentent les allégations du ministre selon lesquelles les journalistes ne sont pas en danger dans la partie du pays sous contrôle du gouvernement.
Il s’agit notamment de Félix Kabuizi, directeur de publication du quotidien « La Référence Plus », qui a été entendu pendant de longues heures, le 19 juin, dans les locaux de l’Agence nationale des renseignements (ANR), au sujet d’un article qui faisait état de la disparition de quelques sept leaders du mouvement rebelle Rassemblement congolais pour la démocratie – Mouvement de libération (RCD-ML), emmenés par des militaires à une destination inconnue. Le journaliste s’en est tiré avec des menaces de ne plus écrire ce genre d’informations qui, selon ses interrogateurs, risque de décourager d’autres candidats au retour au pays.
Une semaine auparavant, c’est l’éditeur du journal « La Tribune », Nyemabo Kalenga, qui avait été séquestré pendant plus de 10 heures dans les mêmes locaux de l’ANR, pour avoir dénoncé, dans un article, une escroquerie mettant en cause un sujet libanais.