(RSF/IFEX) – Des procès-verbaux d’écoutes téléphoniques rendus publics par le journal « Le Monde » prouvent que Laïd Sammari, journaliste au journal « l’Est républicain », a été placé sur écoutes judiciaires à la demande d’un juge de la Division nationale de lutte antiterroriste (DNAT) en 2002. Six journalistes avaient également été placés sur écoutes, en 2000 et 2001, […]
(RSF/IFEX) – Des procès-verbaux d’écoutes téléphoniques rendus publics par le journal « Le Monde » prouvent que Laïd Sammari, journaliste au journal « l’Est républicain », a été placé sur écoutes judiciaires à la demande d’un juge de la Division nationale de lutte antiterroriste (DNAT) en 2002. Six journalistes avaient également été placés sur écoutes, en 2000 et 2001, dans le cadre de l’enquête visant le leader nationaliste corse François Santoni.
RSF s’étonne que la justice ait toujours besoin des journalistes pour étoffer certains de ses dossiers, en particulier dans les affaires corses, et s’inquiète de la mise en cause toujours plus fréquente du secret des sources journalistiques en France. Malgré la « légalité » de ces écoutes téléphoniques, le fait que les juges ne fassent aucun cas du principe du secret des sources journalistiques pose désormais un vrai problème de liberté de la presse en France.
RSF réclame à nouveau une modification de la législation en la matière. L’organisation propose, depuis septembre 2001, une modification de l’article 109 alinéa 2 du Code de procédure pénale, modifié par la loi du 4 janvier 1993, visant à renforcer le droit pour les journalistes de ne pas révéler l’origine de leurs informations. Dans un nombre croissant d’affaires, la justice française exerce en effet une pression sur les journalistes pour les contraindre à révéler l’origine de leurs informations. L’interpellation, la mise en garde à vue, et la mise en examen sont utilisées pour contraindre le journaliste à se comporter en auxiliaire de justice ou de police. Jean-Pierre Rey, journaliste-photographe à l’agence Gamma, avait été placé en garde à vue pendant près de quatre jours en septembre 2001, par la DNAT. Quatre autres journalistes avaient fait l’objet d’une telle mesure dans les vingt mois précédents (consulter des alertes de lâIFEX du 18 avril, 1er février et 16 janvier 2002 et 10 septembre 2001).