(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Dah Ould Abdel Jellil, RSF a protesté contre la saisie du dernier numéro de l’hebdomadaire « La Tribune ». L’organisation a demandé au ministre « de faire en sorte que l’article 11 de la loi sur la presse soit supprimé ». « Depuis le 1er janvier 2000, six journaux mauritaniens […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Dah Ould Abdel Jellil, RSF a protesté contre la saisie du dernier numéro de l’hebdomadaire « La Tribune ». L’organisation a demandé au ministre « de faire en sorte que l’article 11 de la loi sur la presse soit supprimé ». « Depuis le 1er janvier 2000, six journaux mauritaniens ont été saisis en vertu de cet article, qui permet au pouvoir d’exercer une véritable censure dans le pays », a ajouté Robert Ménard, le secrétaire général de RSF.
Selon les informations recueillies par RSF, les autorités mauritaniennes ont invoqué l’article 11 de la loi sur la presse pour saisir, le 23 août, le numéro 137 de l’hebdomadaire privé « La Tribune ». Selon le directeur du journal, Mohammed F. Ould Oumère, cette saisie serait dûe à un éditorial titré « Une fête pour quoi faire ? », qui évoquait la commémoration du coup d’État du 10 juillet 1978 et estimait que « le bilan des militaires est négatif, sur tous les plans ». Un dossier très critique sur les visites du chef de l’État à l’intérieur du pays serait également incriminé.
L’article 11 de la loi sur la presse mauritanienne prévoit que « le ministère peut, par arrêté, interdire la circulation, la distribution ou la vente de journaux […] qui portent atteinte aux principes de l’Islam ou à la crédibilité de l’État, causent un préjudice à l’intérêt général ou troublent l’ordre et la sécurité publics […] ». Dans tous ces cas, le ministère de l’Intérieur n’est pas tenu de justifier sa décision.