(RSF/IFEX) – Selim Jahangir, photographe du quotidien national « Janakantha » à Rajshahi (nord est du pays), a été arrêté le 1er novembre 2003 alors qu’il couvrait un contrôle de police. Il est accusé d’avoir « mis en danger » la vie du juge qui participait à l’opération de police. « Comment un photographe peut-il mettre en danger la vie […]
(RSF/IFEX) – Selim Jahangir, photographe du quotidien national « Janakantha » à Rajshahi (nord est du pays), a été arrêté le 1er novembre 2003 alors qu’il couvrait un contrôle de police. Il est accusé d’avoir « mis en danger » la vie du juge qui participait à l’opération de police.
« Comment un photographe peut-il mettre en danger la vie d’un magistrat en prenant des clichés d’un contrôle de police? Il s’agit tout simplement d’un abus d’autorité. Nous vous demandons d’y remédier en intervenant en faveur de la libération du journaliste », a écrit l’organisation dans une lettre adressée à Altaf Hossain Chowdhury, ministre de l’Intérieur. RSF demande la libération du photographe et la levée des charges qui pèsent contre lui.
Alors qu’il prenait des clichés d’un contrôle de police dans le centre-ville de Rajshahi, Jahangir, photographe du quotidien national « Janakantha » et du journal local « Sonali Dangbad », a été arrêté par les forces de sécurité, le 1er novembre. Une unité de police, accompagnée du magistrat Abdul Majid, effectuait des contrôles de papiers, lorsqu’un passant s’est plaint du « harcèlement policier ». Jahangir a pris des photos de l’altercation bien que le magistrat lui ait demandé de quitter les lieux. Le journaliste a alors été interpellé. Son appareil photo, son téléphone portable et sa moto ont été saisis. Jahangir a été placé en détention quelques heures plus tard alors que des journalistes de la ville s’enquéraient au commissariat des raisons de l’arrestation de leur collègue.
Le lendemain, la demande de libération sous caution de Jahangir a été rejetée par un juge. Les autorités ont déclaré à son avocat que le photographe était détenu pour avoir « mis en danger la vie du magistrat et lui avoir désobéi », et pour n’avoir pas pu présenter son permis de conduire et les papiers de sa moto que la police l’accuse d’avoir volée.
L’arrestation du photographe a déclenché une vague de protestation de la part des organisations locales de journalistes qui ont défilé le 2 novembre en demandant sa libération.
Entre le 1er janvier et le 5 août, RSF a recensé 51 agressions de journalistes, dont une dizaine sont des tentatives d’assassinat, 50 menaces de mort, 13 arrestations, 14 poursuites judiciaires abusives et 5 enlèvements.