(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières s’inquiète du climat hostile vis-à-vis des médias privés, après le passage à tabac, le 7 janvier 2007, de Chris Ojow, photographe du quotidien « The Nation », alors qu’il tentait de prendre des clichés du chef de l’Etat lors de la messe dominicale. « Chaque année des incidents impliquant le gouvernement à l’encontre […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières s’inquiète du climat hostile vis-à-vis des médias privés, après le passage à tabac, le 7 janvier 2007, de Chris Ojow, photographe du quotidien « The Nation », alors qu’il tentait de prendre des clichés du chef de l’Etat lors de la messe dominicale.
« Chaque année des incidents impliquant le gouvernement à l’encontre de la presse sont recensés. L’agression du photographe de « The Nation » est le dernier épisode d’un cycle de violences et de menaces verbales ou physiques à l’encontre des journalistes de la presse privée et apparaît comme la manifestation d’une hostilité foncière et absurde. Le Président, garant de la concorde nationale, doit comprendre qu’il est temps que le climat change et qu’un apaisement n’est possible que sur son initiative », a déclaré Reporters sans frontières.
Chris Ojow a été brutalisé par les gardes du corps du président Kibaki lors de la messe dominicale du 7 janvier 2007. Pénétrant dans la basilique de la Sainte Famille à Nairobi pour le service de midi, Chris Ojow s’est directement dirigé vers les premiers bancs où se trouvaient le Président et d’autres officiels. Arguant que le chef de l’Etat avait déjà été pris en photo de nombreuses fois alors qu’il assistait à la messe, Chris Ojow a refusé de céder aux injonctions du service de sécurité lui demandant de cesser son travail. La situation a dégénéré lorsque Chris Ojow a voulu photographier Mwai Kibaki agenouillé, prêt à recevoir la communion. Un des gardes s’est alors rué sur lui, a tenté de lui confisquer son matériel avant de le faire sortir de la basilique par une porte latérale où, assisté par un autre homme, il l’a violenté. Chris Ojow a immédiatement porté plainte au poste de police.
Si le père Samuel Mukua a tenté de calmer la situation et présenté ses excuses au photographe, l’évêque Maurice Crowley a déclaré que le journaliste aurait dû se demander « s’il était approprié de prendre des clichés du président pendant qu’il priait. »