(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président du Comité international olympique (CIO), Juan Antonio Samaranch, RSF s’est inquiété des conditions de travail des journalistes étrangers à Pékin, suite à l’agression dont a été victime un photographe de l’Agence France-Presse (AFP) par des policiers chinois. Le photographe était accrédité pour couvrir le concert des « Trois […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président du Comité international olympique (CIO), Juan Antonio Samaranch, RSF s’est inquiété des conditions de travail des journalistes étrangers à Pékin, suite à l’agression dont a été victime un photographe de l’Agence France-Presse (AFP) par des policiers chinois. Le photographe était accrédité pour couvrir le concert des « Trois ténors » en faveur de la candidature de Pékin pour les Jeux olympiques de 2008. « Cet incident illustre les conditions de travail très difficiles des journalistes étrangers en Chine. Violences, arrestations, pressions, filatures et menaces sont le lot quotidien des correspondants étrangers », a rappelé Robert Ménard, le secrétaire général de RSF. L’organisation a demandé au président du CIO de condamner publiquement cette agression. « Il nous semble indispensable que vous protestiez auprès des autorités chinoises contre l’usage de la violence à l’encontre d’un professionnel des médias qui couvrait un événement lié à la sélection de la ville organisatrice des Jeux olympiques de 2008 », a conclu Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, des policiers ont frappé et interpellé, le 23 juin 2001, un photographe de l’AFP, de nationalité américaine, dont l’agence a préféré préserver l’anonymat pour des raisons de sécurité. Il se trouvait à proximité de la « Cité interdite » où allait se tenir le concert des « Trois ténors ». Le reporter, muni d’un laisser passer délivré par les autorités chinoises, était en train de photographier l’arrestation d’un manifestant non identifié quand cinq policiers l’ont violemment interpellé. Saisi par les deux bras, il a été frappé et traîné par terre. Le photographe a été retenu pendant plus de quarante minutes dans un local de la police à proximité du lieu du concert. Il souffre de contusions aux bras.
Dans un dossier argumenté adressé, en mai, à tous les membres du CIO, RSF, Solidarité Chine et le Comité de soutien au peuple tibétain écrivaient : « Ces interpellations et menaces [de reporters] risquent de créer des tensions insurmontables entre les milliers de journalistes étrangers et les organisateurs, ce qui devrait ternir la fête des Jeux olympiques. » La campagne « Au nom des droits de l’homme, Non à Pékin 2008 » a été lancé, le 12 juin, à Genève.
Chaque année, des dizaines de journalistes et de photographes, tout particulièrement ceux des agences de presse étrangères, sont interpellés et menacés en Chine. Récemment, un correspondant de la presse étrangère basé à Pékin affirmait qu’il « est impossible pour les journalistes étrangers de travailler librement en Chine ». Pourtant, la Commission d’évaluation du CIO affirmait dans son rapport, daté de mai, que « les reportages médiatiques et les déplacements des journalistes au cours de la période précédant les Jeux Olympiques et durant les Jeux ne seraient soumis à aucune restriction. » Selon un journaliste en poste à Pékin, c’est une promesse que le gouvernement chinois « aura bien du mal à tenir ».