(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce l’acharnement des services de sécurité indiens qui détiennent depuis le 18 septembre 2004 le photojournaliste Muhammad Maqbool Khokar, plus connu sous le nom de Maqbool Sahil, en vertu d’une loi d’exception sur la sécurité publique. Malgré les demandes de la Haute Cour du Jammu et Cachemire et de la […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce l’acharnement des services de sécurité indiens qui détiennent depuis le 18 septembre 2004 le photojournaliste Muhammad Maqbool Khokar, plus connu sous le nom de Maqbool Sahil, en vertu d’une loi d’exception sur la sécurité publique. Malgré les demandes de la Haute Cour du Jammu et Cachemire et de la Commission nationale des droits de l’homme, les services de sécurité refusent de libérer Maqbool Sahil.
« En Inde, l’Etat de droit ne semble pas s’appliquer à tous de la même manière. Il est urgent que les autorités de Srinagar et de New Delhi ordonnent aux forces de sécurité de libérer le journaliste, victime d’un déni de justice criant. Nous demandons aux organisations de journalistes de l’Inde de se mobiliser en sa faveur », a affirmé Reporters sans frontières.
Le 8 août 2006, la Haute Cour de l’Etat du Jammu et Cachemire a, pour la seconde fois, demandé la levée des charges contre Maqbool Sahil. Les services de sécurité refusent de libérer le photojournaliste du quotidien « Chattan ». Des proches du journaliste redoutent qu’il ne soit de nouveau arrêté et maintenu en détention.
Maqbool Sahil a été arrêté le 18 septembre 2004 par des agents du Counter Intelligence Kashmir (CIK) à Srinagar. Selon les forces de sécurité, il espionnait pour le compte du Pakistan et possédait des documents classifiés. Pendant les interrogatoires, notamment dirigés par l’officier Ashkhoor Wani, il lui a été reproché d’avoir transmis au Pakistan de nombreux clichés des événements survenus ces dernières années au Cachemire. Il a été placé en détention en vertu du Official Secrets Act. Depuis le 20 octobre 2004, il est emprisonné en vertu du Public Safety Act (PSA). Le 27 octobre 2005, la Haute cour du Jammu et Cachemire a ordonné sa libération, mais les services de sécurité n’ont pas obtempéré à cet ordre. Et le 9 janvier 2006, il a été placé en détention pour deux années supplémentaires en vertu du même PSA.
Dans une lettre adressée à Reporters sans frontières, Maqbool Sahil a écrit: « Lors des quinze jours qui ont suivi mon arrestation, j’ai été physiquement et mentalement torturé au Centre commun d’interrogatoire de Srinagar ( . . . ) Je n’ai pas pu manger ou dormir pendant plusieurs jours. »
Suite à une intervention de Reporters sans frontières, la Commission nationale des droits de l’homme a adressé au chef de la police de l’Etat du Jammu et Cachemire une demande d’information sur les motifs de la détention prolongée de Maqbool Sahil. Mais, près d’un mois après le délai légal, les services de sécurité n’ont toujours pas répondu à la Commission qui siège à New Delhi.
L’avocat du journaliste a dénoncé à plusieurs reprises l’absence totale de preuves dans le dossier instruit par les forces de sécurité.
Maqbool Sahil, âgé de 36 ans, est actuellement détenu dans la prison de Kotbalwal, près de Jammu, à plus de 300 kilomètres de son domicile. Sa mère, son frère handicapé et ses cinq enfants mineurs vivent dans la misère depuis son arrestation.