(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne la fermeture pour une durée illimitée du quotidien privé « Alwan », ordonnée par le National Intelligence and Security Service (NISS, service de renseignements intérieurs et de sécurité), et dénonce les poursuites engagées contre le rédacteur en chef du quotidien, Hussein Khogali. L’organisation demande au gouvernement soudanais de faire en sorte […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne la fermeture pour une durée illimitée du quotidien privé « Alwan », ordonnée par le National Intelligence and Security Service (NISS, service de renseignements intérieurs et de sécurité), et dénonce les poursuites engagées contre le rédacteur en chef du quotidien, Hussein Khogali. L’organisation demande au gouvernement soudanais de faire en sorte que cessent les mesures de censure imposées à la presse privée depuis le mois de février 2008.
« La fermeture soudaine du quotidien indépendant « Alwan » par le NISS est une nouvelle preuve de la reprise de la censure contre la presse indépendante depuis le début de l’année 2008. En réduisant encore les espaces de liberté d’expression, le gouvernement de Khartoum risque d’accentuer l’instabilité à laquelle le Soudan est en proie. Par ailleurs, la reprise de la censure trahit les engagements concernant la liberté de la presse pris lors de l’accord de paix en juillet 2005, et inscrits dans la Constitution », a déclaré Reporters sans frontières. L’organisation a également rappelé qu’il est primordial que les journalistes puissent continuer à tenir la population informée des affaires publiques.
Le 14 mai, des agents du NISS ont fait irruption dans les locaux de l’entreprise chargée de l’impression et de la publication du quotidien privé « Alwan », et saisi tous ses biens. Ils ont ordonné à l’ensemble des journalistes de quitter les bureaux, avant de les fermer pour une durée illimitée.
Hussein Khogali, rédacteur en chef d' »Alwan », est accusé par le NISS d’avoir prétendument publié des informations militaires confidentielles dans son journal. Il est poursuivi pour « atteinte à la sécurité de l’État ». Le NISS a déclaré avoir agi selon les articles 6 et 8 du National Security Forces Act, qui stipulent qu’il est désormais du devoir du NISS de « maintenir la sécurité du Soudan et préserver son unité ». La police politique peut ainsi « placer en garde à vue des personnes et saisir des biens ».
Selon la Sudan Organisation Against Torture (SOAT, organisation soudanaise de lutte contre la torture), la censure s’est intensifiée depuis les attaques perpétrées par le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) près de Khartoum, le 10 mai.
Le 6 février, le gouvernement soudanais avait décidé de rétablir la censure pour les médias privés, après que ceux-ci avaient plusieurs fois évoqué le soutien de Khartoum aux rebelles tchadiens dans leur offensive contre N’Djamena. Le 6 mars, un responsable du NISS avait confirmé sous anonymat à l’agence Reuters que la censure préalable était de nouveau « temporairement » en vigueur. Ce jour-là, les agents du NISS avaient fait irruption dans des rédactions pour vérifier le contenu des éditions avant leur impression.