"Mon procès a commencé. Il n'y a pas de bonne nouvelle que je puisse partager avec vous", affirme le réalisateur Dhondup Wangchen dans une lettre adressée à sa famille depuis sa cellule.
(RSF/IFEX) – « Mon procès a commencé. Il n’y a pas de bonne nouvelle que je puisse partager avec vous. Et il est difficile de savoir quel sera le verdict », affirme le réalisateur tibétain Dhondup Wangchen dans une lettre adressée à sa famille depuis sa cellule du centre de détention de Xining (Centre-Ouest). Ce document écrit en chinois a été identifié par un cousin du journaliste réfugié en Suisse.
« Alors que le président Barack Obama va se rendre en Chine, nous appelons les autorités chinoises à faire un geste en faveur de Dhondup Wangchen, détenu depuis mars 2008. Son mauvais état de santé n’est pas compatible avec une longue détention. Etant donné qu’il n’a commis aucun crime sauf celui d’interviewer des Tibétains, sa libération doit être décidée au plus vite. Une condamnation à une peine de prison serait une insulte à l’esprit d’ouverture revendiqué pendant les JO de Pékin », a affirmé l’organisation.
Dans sa lettre, Dhondup Wangchen écrit: « Il y a quelques jours, j’ai eu un cauchemar terrible. J’ai lutté avec cette pensée que quelque chose était arrivé à ma famille. Je suis inquiet pour mes parents âgés. Je suis très inquiet. Est-ce qu’il serait possible que je sois informé de leur situation? Soyez francs avec moi. En ce qui me concerne, il n’y a pas de souci à se faire. Je suis prêt à affronter mon sort. Bien que je sois sûr qu’une libération sera très difficile. Je risque de rester ici pour une longue période, mais j’ai l’impression d’avoir échoué dans mon intention d’être un bon fils pour mes parents. Mon procès a commencé. Il n’y a pas de bonne nouvelle que je puisse partager avec vous. Et il est difficile de savoir quel sera le verdict. »
Interrogée par Reporters sans frontières, l’épouse de Dhondup Wangchen a déclaré: « Mon mari n’a commis aucun crime. Le président Obama est vu comme un champion de la paix. J’espère qu’il va intervenir pour les prisonniers, notamment mon mari. » Lhamo Tso appelle la presse internationale à soutenir son mari.
Dans sa lettre, Dhondup Wangchen exprime son inquiétude pour son épouse et ses quatre enfants qui se sont réfugiés en Inde après qu’il a commencé à réaliser ses interviews au Tibet.
L’avocat chinois Li Dunyong a été empêché de défendre son client lors d’une audience en juillet dernier, puis contraint d’abandonner ce dossier. Pendant l’une de leurs rares rencontres, le réalisateur tibétain lui a confié qu’il avait été torturé et qu’il était atteint de l’hépatite B.
Les interviews réalisées par Dhondup Wangchen au Tibet ont été utilisées pour un documentaire diffusé à l’occasion des Jeux olympiques de Pékin.