(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au gouverneur de la province de Gansu, Song Zhaosu, RSF a protesté contre les lourdes sanctions données à trois journalistes des quotidiens publics « Lanzhou Ribao » et du « Lanzhou Wanbao » pour avoir « violé la discipline de l’information ». Deux journalistes ont été licenciés et le rédacteur en chef a été rétrogradé […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au gouverneur de la province de Gansu, Song Zhaosu, RSF a protesté contre les lourdes sanctions données à trois journalistes des quotidiens publics « Lanzhou Ribao » et du « Lanzhou Wanbao » pour avoir « violé la discipline de l’information ». Deux journalistes ont été licenciés et le rédacteur en chef a été rétrogradé par la direction du Parti communiste de la province de Gansu pour avoir enquêté, sans autorisation, sur l’explosion d’un camion militaire dans la province voisine du Xinjiang. RSF a demandé au gouverneur d’intervenir auprès des autorités compétentes afin que les sanctions prises à l’encontre des trois journalistes soient immédiatement levées. « Ces licenciements arbitraires montrent qu’il est impossible pour les journalistes chinois d’informer librement leurs concitoyens », a précisé Robert Ménard, le secrétaire général de l’organisation. « Parmi les onze journalistes actuellement emprisonnés en Chine, plusieurs le sont pour avoir tentés d’enquêter sur des affaires éludées par les médias officiels », a ajouté Ménard.
Selon les informations obtenues par RSF, trois journalistes, dont Yang Xiaofeng, le rédacteur en chef du « Lanzhou Ribao » (Quotidien de Lanzhou) et du « Lanzhou Wanbao » (Lanzhou Soir), ont été récemment sanctionnés par les responsables du Parti communiste chinois (PCC) de Gansu (nord-ouest). Les autorités reprochent à Yang d’avoir envoyé deux journalistes enquêter sur l’explosion d’un camion militaire, en septembre 2000, à Urumqi, la capitale de la province du Xinjiang (à plus de mille cinq cents kilomètres à l’ouest de Lanzhou). Cette explosion, dont l’origine est toujours inconnue, a fait plus de soixante-dix morts et trois cents blessés dans cette région agitée par le mouvement séparatiste ouighour. Les deux journalistes avaient enquêté sur les circonstances de l’explosion et avaient révélé que le camion militaire rempli d’explosifs circulait dans une zone urbaine alors que la législation le lui interdit. Cette information a été reprise dans différents journaux du pays. En revanche, l’agence de presse officielle Xinhua est restée très discrète sur les circonstances de cette explosion.
Le 11 août, trois journalistes de la chaîne de télévision publique du Zuhai ont été licenciés par les autorités, pour avoir oublié d’enlever une image du massacre du printemps de Pékin dans un reportage (consulter l’alerte de l’IFEX du 14 août 2000).