(RSF/IFEX) – Dans une lettre du 22 août 2000 adressée au ministre de la Justice, Gao Changli, RSF a demandé la libération de Jiang Shihua, propriétaire d’un cybercafé et professeur d’informatique. Accusé de « subversion » par les autorités, il risque une peine allant jusqu’à dix ans de prison. Robert Ménard, le secrétaire général de l’organisation, a […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre du 22 août 2000 adressée au ministre de la Justice, Gao Changli, RSF a demandé la libération de Jiang Shihua, propriétaire d’un cybercafé et professeur d’informatique. Accusé de « subversion » par les autorités, il risque une peine allant jusqu’à dix ans de prison. Robert Ménard, le secrétaire général de l’organisation, a rappelé que « dans un document daté du 18 janvier 2000, le rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression a souligné que « l’emprisonnement en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion constitue une violation grave des droits de l’homme ». Deux autres « cyber-dissidents » sont actuellement détenus, Huang Qi et Qi Yanchen (consulter les alertes de l’IFEX du 13 juillet, 26, 7 et 5 juin, 7 et 3 mars et 26 janvier 2000, 30 et 3 septembre, 21 et 20 janvier 1999 et 9 décembre 1998). En août 1999, RSF avait dénoncé la Chine comme étant l’un des vingt ennemis de l’Internet dans le monde.
Selon les informations réunies par RSF, Jiang Shihua, propriétaire du cybercafé « Silicon Valley Internet Coffee », a été interpellé, le 16 août 2000, dans la ville de Nanchong (province du Sichuan, sud-ouest du pays). Le porte-parole du Bureau de la sécurité publique, a expliqué que Jiang Shihua est poursuivi pour « incitation à renverser le pouvoir d’État ». Il risque une peine de dix ans de prison. Les autorités lui reprochent d’avoir publié, à partir du 11 août, dans un groupe de discussion sur l’Internet, des articles pro démocratiques, critiquant notamment le monopole du Parti communiste chinois. Jiang Shihua avait diffusé ses articles sous son pseudonyme « Shunin » (citoyen commun), depuis le cybercafé dont il est le propriétaire.
Les autorités chinoises ont annoncé, en août dernier, qu’une vingtaine de provinces et de villes allaient se doter d’unités de police spécialisées dans le contrôle de l’Internet. Leur mission est notamment de censurer les informations anti-gouvernementales.