(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières appelle la communauté internationale à se mobiliser pour empêcher que le militant Hu Jia soit jugé pour « incitation à la subversion du pouvoir de l’État » à Pékin. L’organisation réitère son appel à la libération immédiate et sans conditions de Hu Jia. « Tout indique que les autorités comptent ouvrir rapidement le […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières appelle la communauté internationale à se mobiliser pour empêcher que le militant Hu Jia soit jugé pour « incitation à la subversion du pouvoir de l’État » à Pékin. L’organisation réitère son appel à la libération immédiate et sans conditions de Hu Jia.
« Tout indique que les autorités comptent ouvrir rapidement le procès de Hu Jia, alors qu’aucune garantie d’équité ou de transparence n’a été donnée. La récente arrestation de l’un des proches du militant, l’avocat Teng Biao, est un signe particulièrement inquiétant. Si ce procès devait tout de même avoir lieu, les diplomates et les journalistes doivent pouvoir y assister librement », a déclaré Reporters sans frontières.
L’un des avocats de Hu Jia, Li Fangping, a été informé le 7 mars 2008 que la plainte déposée contre son client pour « incitation à la subversion du pouvoir de l’État » avait été enregistrée par le procureur de Pékin. Le dossier d’accusation transmis par la police politique ne pèserait pas moins de 4 kilos. Le tribunal intermédiaire populaire numéro 1 de la capitale pourrait prochainement ouvrir le procès du militant des droits de l’homme qui risque une lourde peine de prison. L’enquête de police se serait concentrée sur des articles et des textes de Hu Jia parus sur Internet, notamment sur le site Boxun ( http://www.Boxun.com ), et certaines de ses déclarations à la presse étrangère concernant les Jeux olympiques. « Ce n’est qu’une question de temps avant que le procès ne démarre », a déclaré Li Fangping.
Un autre avocat de Hu Jia, Li Jingsong, a déclaré à Radio Free Asia que le procès pourrait s’ouvrir cette semaine et que les audiences pourraient être publiques, car les autorités n’ont pour l’instant pas fait mention d’une quelconque « diffusion de secrets d’État » dans cette affaire.
L’avocat et défenseur des droits de l’homme, Teng Biao, a été relâché par les autorités chinoises le 8 mars, après avoir été détenu et interrogé dans le plus grand secret pendant deux jours. Soutien et ami de Hu Jia et de son épouse Zeng Jinyan, il a été interpellé dans la soirée du 6 mars par des policiers qui l’ont embarqué de force dans une voiture officielle avec un sac sur la tête. « C’est tout ce que je peux dire pour l’instant. Il ne serait pas approprié d’en dire plus », a-t- il indiqué.
Par ailleurs, l’avocat et défenseur des droits de l’homme, Li Heping, a été brutalement pris à partie par des agents de la sécurité publique, dans la matinée du 7 mars, alors qu’il conduisait son fils à l’école à Pékin. La voiture de police qui le suivait depuis son domicile lui est volontairement rentrée dedans, emboutissant l’arrière de son véhicule. Li Heping a par la suite souffert de douleurs dans le dos. L’avocat sous surveillance policière permanente avait été battu le 29 septembre 2007, et mis en garde contre son soutien à Hu Jia.
Mise à jour du cas Hu Jia: http://ifex.org/fr/content/view/full/90967
Pour des informations complémentaires sur le cas Teng Biao (anglais seulement), cliquer ici: http://ifex.org/en/content/view/full/91568/